Si le management et la gestion financière du centre de recherche antiraciste dirigé par Ibram X. Kendi laissent à désirer, c’est évidemment parce que certains « veulent détruire les organisations antiracistes »…
En juillet 2020, suite à l’affaire George Floyd, l’université de Boston a décidé de créer un centre de recherche antiraciste. La direction a été confiée au professeur Ibram X. Kendi, 41 ans, anticapitaliste revendiqué, qui s’est fait connaître grâce à la publication, en 2019, du best-seller How to Be an Antiracist. Il a vendu son livre à tous les Blancs américains désireux d’exhiber leur repentance, et en a fait des versions pour parents, enfants et même bébés. Prétendant identifier les effets du racisme systémique partout dans la société, il y voit la cause unique de toute disparité économique entre groupes ethniques. Qui de mieux pour gérer un tel institut ? Très rapidement, le centre a reçu de nombreux dons de la part d’entreprises et de mécènes, tels que Jack Dorsey, le fondateur de Twitter, qui a donné 10 millions de dollars. En deux ans, Kendi a récolté 43 millions. Pourtant, certains des projets phares lancés par le centre, comme le Racial Data Tracker censé surveiller les disparités raciales à l’échelle nationale et lutter contre le racisme systémique dans les établissements scolaires, n’ont jamais vu le jour.
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Or, en septembre, l’université de Boston a annoncé l’ouverture d’une enquête portant à la fois sur la gestion financière du centre et sur le style de management de Kendi. Pour faire face à des difficultés budgétaires, ce dernier venait de licencier une vingtaine de ses 45 employés. Parmi eux, la chercheuse Saida Grundy, qui a déclaré au Boston Globe qu’on lui demandait souvent de travailler à des horaires déraisonnables, à la limite de « l’exploitation ». D’autres employés ont dénoncé chez Kendi un excès d’autoritarisme et une incapacité à déléguer conduisant à la création d’une ambiance toxique. Face aux critiques, Kendi a dénoncé ceux « qui veulent détruire les organisations antiracistes ». Les vrais responsables de ce fiasco sont les facultés et les entreprises qui se sont précipitées pour afficher leur antiracisme et ont transformé en orthodoxie l’idéologie d’un seul homme.