(Avec AFP) – C’en serait presque vexant. Alors que Wikileaks fait état d’écoutes prolongées des trois derniers présidents français, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, au moins entre 2006 et 2012, la Maison Blanche a nié espionner l’actuel chef de l’Etat. « De manière générale, nous ne menons pas d’opérations de surveillance à l’étranger sauf s’il existe un objectif de sécurité nationale spécifique et validé », soutient la présidence américaine, précisant que « cela s’applique aux citoyens ordinaires comme aux dirigeants mondiaux ».
Pour toute réponse, François Hollande a décidé de réunir ce matin un « Conseil de défense » pour « évaluer la nature » de ces informations. Le fondateur de Wikileaks Julian Assange ayant annoncé que d’autres révélations viendraient prochainement, on peut craindre le pire.
Il n’est pas exclu que l’administration américaine ait voulu déjouer les plans diplomatiques de Chirac et Sarkozy, pourtant très atlantistes[1. Hormis en 2003, lors du déclenchement de la guerre en Irak, dont on observe aujourd’hui les brillants résultats.], qui se distinguaient de Washington sur des sujets comme la Russie ou la Syrie. Mais puisque depuis mai 2012, le gouvernement « socialiste » se veut plus atlantiste que le roi Obama, et fonce toujours plus avant dans la signature du TAFTA et les sanctions à l’encontre de la Russie, le bureau ovale n’a plus rien à espionner. Gênés aux entournures, nos complotistes de gouvernants qui voient en l’Etat islamique une création de Bachar Al-Assad pourraient s’en sortir par une nouvelle pirouette : bon sang mais c’est bien sûr, toute cette histoire de mouchards n’est qu’un énième coup de Moscou!
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