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D’un Apollon l’autre

Maïa Mazaurette: faites ce que je dis, pas ce que je fais


D’un Apollon l’autre
La chroniqueuse de TMC Maia Mazaurette. Image : Capture TF1+

La chroniqueuse woke de « Quotidien » a tenu vis-à-vis du nageur Léon Marchand des propos qui auraient valu la guillotine néoféministe à tout individu mâle tenant un discours similaire vis-à-vis d’une femme.


J’ignorais que la ruralité fût un sujet de prédilection de la très parisianiste émission de télé Quotidien. Le programme que pour rien au monde le bobo woko, généreux donateur à l’ONG Progressisme Sans Frontières ne raterait. La ruralité, c’est un peu loin de lui, comprenez-vous. Et pourtant, dans le numéro d’avant-hier nous avons eu droit à une séquence qui n’a pas été sans rappeler au provincial indécrottable que je suis l’ambiance des marchés aux bestiaux de ma jeunesse. Vous savez lorsqu’au petit matin, sur le champ de foire, d’un œil exercé, les connaisseurs auscultent le taureau, jugent à sa musculature, à l’harmonie de ses formes s’il fera un bon reproducteur ou pas. On tâte, on jauge, on soupèse ce qu’il convient de soupeser, et on se prononce.

À l’antenne de Quotidien, pas de taureau, un athlète, Léon Marchand, notre nageur en or massif. Pas de maquignon à l’œil humide de buveur matinal, mais une experte en choses du déduit. Du sexe si vous préférez, Madame Maïa Mazaurette en personne. 

Références morphologiques à l’appui, l’œil un peu humide, justement façon maquignon, à l’évocation des ondulations du corps parfait dans l’eau, métaphore selon elle de la danse coïtale, elle déclare en substance: « Cré vin diou ! En v’là une belle bête, un biau mâle. Du tout bon pour la galipette polissonne et engrosser. » Les termes ne sont pas tout à fait ceux-là, mais l’esprit est bien celui-ci.

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Sur le plateau, on rit. Si le nageur avait été une nageuse et qu’un brave gars un peu porté sur la chose s’était permis le tiers du quart de ces propos, on n’aurait moins rigolé. C’eût été immédiatement le branle-bas féministe Metoo, avec dépôt de plainte en bonne et due forme et, pour bien marquer les esprits, défilé de Mazaurettes avec pancartes et slogans vengeurs rue des Martyres. Passons. N’en faisons pas non plus toute une affaire. Léon Marchand, le premier concerné, a pris cela avec le sourire. On ignore si la dame, en experte consciencieuse, est allée jusqu’à soupeser ce qui, comme nous l’avons dit, convient d’être soupesé avant tout verdict. Si tel est le cas, cela ne s’est pas fait à l’antenne. À Quotidien, on sait se tenir.

Une ombre cependant. La déception de celui qui, jusqu’à cette émission pouvait croire être l’archétype de l’Apollon inspirant le désir, l’amour. Le monde entier d’ailleurs, voilà peu, avait été invité à le croire avec lui. Que sa déception doit être grande ! Je pense évidemment à Philippe Katerine.




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Ex-prof de philo, auteur, conférencier, chroniqueur. Dernières parutions : "Marie Stuart: Reine tragique" coll. Poche Histoire, éditions Lanore. "Le Prince Assassiné – le duc d’Enghien", coll. Poche Histoire, éditions Lanore.

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