« Papa pue ». On ne sait si Emmanuel Macron connaît ce slogan de Mai 68 dont Patrick Buisson estime, à raison, qu’il est l’un des plus significatifs, mais le président qui ne rate pas une occasion de fustiger les forces du passé pourrait, vulgarité mise à part, en faire sa devise. Contrairement à de nombreux commentateurs, on ne s’offusquera pas que le chef de l’État envisage de commémorer (et non de célébrer, précise-t-on à l’Élysée) la glorieuse guerre contre le vieux monde. Quant aux soixante-huitards maintenus, comme Alain Krivine, on comprend qu’ils fassent grise mine : la bienveillance publique dont bénéficie leur glorieux mouvement de contestation prouve, si besoin était encore, que celui-ci n’a ébranlé l’ordre ancien que pour légitimer le nouveau. À vrai dire, on n’avait pas attendu Macron pour savoir que les « mutins de Panurge » avaient gagné et que les anarchistes,
