On peut bien lui adresser pléthore de reproches, et on peut déplorer que le contexte ukrainien le serve… Mais Philippe Bilger n’est pas pour autant monolithique dans son analyse de la personnalité du président sortant qui compte enjamber l’élection.
Bien sûr, il y a la force, la dureté des convictions et des oppositions, la certitude du changement politique à opérer, la multitude des dénonciations qu’un quinquennat hors du commun a fait surgir, l’accumulation des irritations que le comportement présidentiel a engendrées, pour de petites comme pour de grandes choses, il y a tout ce qui ne donne pas envie de voir réélu le président sortant.
Inventaire des irritations
On peut préciser, mais en vrac, la trahison de certains engagements essentiels, le ciblage systématique des imperfections du caractère français, l’autarcie arrogante de sa pratique présidentielle, la désastreuse limite, pour mettre en œuvre une action véritablement efficace sur tous les plans, du « en même temps », les fluctuations choquantes sur l’Algérie, la colonisation, la police et la culture, une politique internationale du verbe plus que de l’effectivité, des naïvetés initiales face à Trump et à Poutine, de l’écologie au rabais, le cynisme des rattrapages de fin de mandat, les postures indécentes tant à l’Élysée qu’ailleurs, la dernière
