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Macron: vers l’immunité collective

"Quoi qu’il en coûte", c'était y a longtemps...


Macron: vers l’immunité collective
Emmanuel Macron devant l'Elysée le 21 septembre 2020 © NICOLAS MESSYASZ/SIPA Numéro de reportage: 00982257_000009

« Quoi qu’il en coûte » et sans le dire, la décision serait-elle prise sans le dire ?


La politique sanitaire actuelle n’est peut-être pas aussi incohérente qu’elle en a l’air. Les avis contradictoires des scientifiques complaisamment étalés dans les médias, les files soviétiques devant les labos pour se faire tester, les résultats qui prennent des jours, l’absence de contrôle dans les autoconfinements des personnes positives qui auront eu par ailleurs largement eu le temps pendant une semaine de contaminer leurs proches avant de connaître leur état, tout cela ressemble certes à un vaste chaos créé par des incompétents qui font remonter tranquillement mais surement les indicateurs de l’épidémie. Au point que la presse étrangère commence à regarder la France comme on regardait le Brésil il y a quelques mois. Mes voisins belges viennent ainsi de déclarer  les départements du Nord et du Pas-de-Calais en zone rouge sauf pour les voyages essentiels et… « les amours de longue durée » si les tourtereaux vivent de part et d’autre de la frontière : « à savoir une relation qui dure depuis un an au moins si elle se vit sous le même toit ou deux ans, s’il s’agit d’une relation à distance. » On savait depuis Beigbeder que l’amour dure trois ans, on ne savait pas qu’il n’existait qu’au bout d’un seul pour les autorités sanitaires d’Outre-Quiévrain.

Le virus n’aime pas les fainéants

Mais on aurait bien tort de se moquer. Le père Ubu est aussi très à l’aise en France. Par exemple, chez nous, le virus n’aime pas les fainéants. Il peut attaquer à peu près dans tous les lieux où l’on s’amuse, où l’on se repose, où l’on boit au comptoir, où l’on se cultive comme en témoignent les nombreuses suppressions des journées du patrimoine. En revanche, dans les lycées où trente-cinq têtes studieuses et masquées travailleront dans une salle de 40m2 dont les fenêtres sont verrouillées pour empêcher les suicides, le Covid-19 reste bienveillant. Il ne vous en voudra pas si la distanciation sociale n’est pas respectée et si le brassage aux intercours ou à la cantine ressemble à une gigantesque rave-party.

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On savait les enseignants déjà surpayés avec six mois de vacances par an, on ne savait pas en plus qu’ils avaient le privilège d’être immunisés naturellement. En revanche, on vient d’apprendre avec bonheur que les petits de maternelle, eux aussi, ne représentaient aucun danger car « ils sont peu à risque » d’après le HSCP, le haut conseil pour la santé publique, apparemment plus malléable que le Conseil Scientifique de Delfraissy, cet affreux putschiste qui voulait dicter sa conduite à Macron. Autant dire que le virus est content : lui qui n’aime que les gens qui travaillent, il n’aura pas à contaminer les parents obligés de garder les enfants.

Hygiène sociale

On pourrait multiplier les exemples. Mais, à la longue, une vilaine intuition nous taraude. Et si, encore une fois, Macron avait décidé de nous prendre pour des idiots ? Déjà, au début de l’épidémie, il a été incapable de dire la vérité : le confinement, c’était la meilleure solution dans un pays au système de santé dévasté par l’idéologie managériale, par l’absence de masque et de tests. Aujourd’hui, il semblerait bien qu’il ait décidé, toujours sans le dire, de jouer sur la fameuse immunité collective. Elle est difficile à atteindre, il faudrait attendre plusieurs années ? Qu’importe. On ne va pas perdre les cent milliards d’euros de la relance. Et puis quand tous les obèses, les diabétiques, les hypertendus et les vieux seront morts, on y verra plus clair dans les comptes de la sécu et des caisses de retraite. Le seul pays qui s’y livre, mais lui a au moins le courage de faire explicitement, c’est la Suède, qui a d’ailleurs derrière elle une belle histoire autour de politiques eugénistes et d' »hygiène » sociale.

Alors oui, c’est sordide. Primo parce que ce n’est pas assumé, secundo, parce que ça va faire entre cent mille mort et quatre cents cinquante mille morts qui pourraient être évités si on décidait que leurs vie, même leurs vies de vieux et de malades valent mieux qu’une récession.  Apparemment, ce n’est pas le choix d’Israël. Sans doute parce que ce pays est bien payé pour savoir le prix des vies humaines, de toutes les vies humaines.



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