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En tapant sur les immigrés, Macron pense récupérer le peuple français

Le cynisme à 6,80€ du locataire de l'Elysée


En tapant sur les immigrés, Macron pense récupérer le peuple français
Emmanuel Macron le 20 septembre © Ludovic Marin/AP/SIPA Numéro de reportage: AP22379989_000003

Le président joue au pompier pyromane sur l’immigration. Coup de gueule!


Il fallait s’y attendre. D’ailleurs, la règle avec Macron, c’est qu’il faut s’attendre à peu près à tout, et surtout au pire. Il paraît que c’est la phase II du quinquennat, celle de la pédagogie, de la gentillesse, de l’attention aux plus faibles. Bref, une grande période de câlins. Comme d’habitude, le décalage entre les discours et les faits est palpable. Jamais ce gouvernement n’aura été aussi brutal, cynique, hypocrite et pyromane. Oui, pyromane : Macron veut allumer le feu sur la question de l’immigration et du droit d’asile. En gros, faire l’éternelle politique de la droite, et de la droite la plus dure sur la question, celle de Sarkozy à l’époque du ministère de l’Identité Nationale.

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Il tient à nouveau, en public et en privé, un discours qui a toujours existé et qui vise à détourner l’attention de sa politique antisociale. 

Les discours de Macron et de Le Pen sont similaires

Ce discours, il est simple, c’est celui du Rassemblement National. Le même, exactement le même. Un discours qui veut opposer  les pauvres isolés dans leurs quartiers dégradés et menacés par les musulmans qui se radicalisent. Si ce n’était pas à pleurer, on en rirait : Macron critique même la bourgeoisie des centre-ville qui elle, serait indifférente à cette souffrance car elle n’aurait pas à vivre avec ce problème. Il semble oublier plusieurs choses, le Petit Père des Riches, c’est qu’il est le représentant le plus caricatural de cette hyperbourgeoisie qui vit dans une tour d’ivoire et qu’il n’a effectivement aucune idée de la réalité de la vie dans les quartiers populaires qui n’ont pas, ne lui en déplaise, sombré dans la guerre raciale.

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On a parlé de cynisme parce que, de fait, ce qui est en train de se jouer avec ce virage macroniste sur l’immigration, c’est l’achèvement de la ressemblance entre En Marche et le RN qu’il prétend combattre. Macron veut, pour récupérer un électorat populaire qui n’est pas le sien, aller le chercher chez Marine Le Pen en tenant le discours de Marine Le Pen, une ennemie qu’il s’est choisie depuis le début et qui n’est pas une ennemie mais comme disait Lénine, une idiote utile. Marine Le Pen aide Macron sans le savoir à éliminer tout ce qu’il y a comme opposition entre elle et lui. Pour rejouer indéfiniment le scénario du deuxième tour de 2017.

On vous a déjà fait le coup

C’est un jeu dangereux mais c’est le seul que peut et que veut jouer Macron. En effet, le peuple, il l’a perdu, pratiquement depuis le début de son quinquennat et définitivement depuis le mouvement des gilets Jaunes dont les cendres sont encore chaudes. Ce qui a le plus gêné Macron dans le mouvement des gilets jaunes, ce qui lui a fait peur, vraiment peur, ce n’est pas seulement les beaux quartiers mis à sac et l’Élysée transformé en bunker avec un hélico dans le jardin prêt à décoller si les choses tournaient mal, c’est surtout que l’immigration, l’identité, tous ces  écrans de fumées utilisés depuis trente ans, n’ont pas été au cœur des revendications des gilets Jaunes. La preuve, c’est que la droite et l’extrême-droite elles-mêmes ont cessé de soutenir le mouvement quand elles se sont aperçues que ce que les gilets jaunes craignaient, c’était les fins de mois et pas le Grand Remplacement, c’était les vies qui ne sont plus des vies parce qu’on ne part plus jamais en vacances et pas les filles en burkini sur les plages. D’ailleurs, pour les voir encore faudrait-il avoir les moyens d’aller à la plage, et s’apercevoir du même coup, qu’ils auraient autant de chance d’en rencontrer que de trouver un billet de cent euros sous un galet.

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Alors retentons le coup de l’immigration, se dit Macron, rejouons l’antienne du pays trop attractif, trop gentil avec les demandeurs d’asile, retirons la carte « bancaire » qui permettait aux demandeurs d’asile de retirer six euros quatre vingt par jour, juste histoire de limiter encore leur autonomie en compliquant leur vie quotidienne. Et puis pensons à remettre en question l’AME, l’aide médicale d’état. Comme ça, on préservera notre mode de vie, paraît-il. Sauf qu’un des piliers de notre mode de vie, c’est l’hospitalité, l’accueil et la fraternité, pas de multiplier des vexations à la petite semaine afin de complaire à un peuple qu’on voudrait voir tellement plus xénophobe qu’il ne l’est.

Et dire qu’une politique ne serait-ce que keynésienne ou réellement social-démocrate (façon Suède des sixties ou France du CNR) appliquée en France pendant dix ans et le RN redeviendrait le groupuscule d’avant 1983, et que les islamistes seraient réduits à trois barbus dans une cave, à qui les ados kabyles en mini-jupe feraient des doigts d’honneur.

Mais ça, bien sûr, ce serait trop simple…



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