Vous trouvez qu’il en fait trop ? Nous aussi !
Vous vous souvenez des déclarations d’Emmanuel Macron dénonçant l’égoïsme raciste des « populistes » ? Vous avez en mémoire ses propos vengeurs contre Salvini, Orbán et quelques autres, coupables de refuser l’entrée des migrants dans leurs pays ? Avec eux, on assistait au retour des années 30 et aux heures les plus sombres de notre histoire. Vous vous en souvenez certainement. Lui, non. Maintenant, avec Macron, ce n’est plus « en même temps », mais avant et après. La divine, étonnante et stupéfiante surprise date d’avant-hier !
Les bourgeois n’ont pas de problème avec l’immigration: ils ne la croisent pas. Les classes populaires vivent avec (…) Elles subissent le chômage, la pauvreté, mais aussi ce sujet. Emmanuel Macron, le 16 septembre 2019
Devant les siens, ébahis et qui se pinçaient pour être sûrs qu’ils ne rêvaient pas, il a effectué un virage aussi brutal qu’inattendu. Il leur a dit qu’il fallait regarder « en face » les problèmes causés par l’immigration. « La question est de savoir si nous voulons être un parti bourgeois. Les bourgeois n’ont pas de problème avec l’immigration. Les classes populaires, elles, la croisent tous les jours ».
Macron nous refait le coup du Karcher de Sarko
Bigre ! Bourgeois ? Ça ressemble à du Jacques Brel : « Les bourgeois, c’est comme les cochons – Plus ça devient vieux, plus ça devient con ». Mais ça n’est pas du Jacques Brel. C’est du Macron. On ignore à l’heure qu’il est si pour donner une bonne leçon aux « bourgeois » le président de la République a demandé aux services « compétents » de construire des centaines d’HLM à Neuilly, Auteuil et Passy.
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Il est allé encore plus loin, plus révolutionnaire encore. Le chef de l’État a constaté, feignant de s’en étonner, qu’il y avait de moins en moins de migrants et de plus en plus de demandeurs d’asile en Europe. « Il faut réformer ce droit ». C’est ainsi que pour lui – contrairement à ce qu’il professait naguère – l’immigration a cessé d’être une chance pour la France. Nous ne doutons pas un seul instant qu’il va demander à Sarkozy, avec qui il est en très bons termes, de lui prêter son Karcher pour nettoyer les cités.
On dirait du Marine Le Pen. Ça ressemble à du Marine Le Pen. Mais ce n’est pas du Marine Le Pen. C’est du Macron. Rappelons-lui une phrase de Jean-Marie Le Pen. Quand la droite se bougeait un peu pour dire quelques vérités sur l’immigration, il lâcha : « Les électeurs préféreront toujours l’original à la copie. » Ça n’a pas trop mal réussi pour le mouvement lepéniste.
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