Les rapports Sauvé et Braun sur la Justice et l’hôpital sont idéologiques, dénonce notre contributrice. Plutôt que de s’attaquer au laxisme de l’institution judiciaire ou au manque de lits, on y parle désengorgement des prisons et techniques de management en milieu médical…
À quelques jours d’intervalle, le gouvernement a reçu deux rapports concernant l’hôpital et la justice, deux sphères du régalien victimes d’une tiers-mondisation aggravée, avec pour conséquences ultimes : l’impossibilité de soigner et l’incapacité de juger. Après le rapport sur les urgences sinistrées remis par l’urgentiste François Braun qui est depuis devenu ministre de la Santé, c’était au tour de Jean-Marc Sauvé de remettre vendredi dernier le sien portant sur le délabrement avancé de la Justice.
Ces deux rapports, destinés à remédier à la crise des urgences et au dysfonctionnement judiciaire, vont très certainement venir alourdir les étagères des ministères et du palais de l’Elysée qui croulent déjà sous un amas de notes en tout genre pondues par des cabinets de conseils surpayés et les multiples comités Théodule dont les gouvernements français sont si friands. Et c’est hélas toujours la même histoire. Ces milliers de pages de recommandations, présentées comme majeures pour répondre aux crises existantes, ne modifient en rien la trajectoire en pente descendante que prend le pays. Et ce, en dépit de l’agitation d’un pouvoir en place qui tente de cacher derrière les apparences d’une grande puissance, les preuves de son insuffisance…
La France a mal à son hôpital
Si ces rapports ne sont pas performatifs, c’est bien souvent parce qu’ils ne s’attaquent pas aux vrais problèmes et ce principalement pour des raisons idéologiques.
Penchons-nous par exemple sur le rapport Braun.