La nation a rendez-vous à 20h15. Mais qu’est-ce qu’Emmanuel Macron va bien pouvoir raconter aux Français ce soir lors de sa conférence de presse retransmise à la télévision ?
L’effet escompté par le choix de Gabriel Attal comme Premier ministre n’a même pas eu le temps de retomber que déjà le président de la République tire le tapis sous les pieds de son nouveau Premier ministre. En Macronie, l’égo présidentiel ne supporte pas la concurrence et accepte difficilement que l’on existe, même dans son ombre. Alors il casse souvent ses jouets en même temps qu’il les exhibe à la foule censée être subjuguée par tant d’audace.
Après mini-moi, Premier ministre, on a donc eu droit au récit du débauchage de Rachida Dati. Mais comme derrière ce nouveau gouvernement, il n’y a toujours pas de ligne politique claire et que la situation de majorité relative (traduite par l’impossibilité de faire voter des lois sans utiliser le 49.3) n’a pas changé, l’impuissance parait toujours de mise. Tellement qu’une semaine à peine après ce bal des nominations, les Français sont déjà passés à autre chose, laissant les rodomontades politiques occuper le haut du trottoir d’une rue déserte.
La créativité présidentielle jamais prise en défaut
Il faut dire que l’encre annonçant l’avènement du divin Gabriel n’était pas encore sèche que déjà Emmanuel Macron annonçait le énième rendez-vous présidentiel avec les Français. Un clou chasse l’autre, la mise en avant du Premier ministre déclenche comme par réflexe la castration présidentielle. Mais c’est logique quand le président considère ses ministres comme des collaborateurs, une forme de super cabinet à sa main et non en cherchant, à travers eux, un chemin vers l’avenir, la proximité avec les Français et la confrontation au réel. Faute de pouvoir s’appuyer
