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Quoi qu’il encroûte

Le billet satirique de Denis Hatchondo


Quoi qu’il encroûte
Le président Macron en déplacement à Vendome (41). Derrière lui, le ministre de la Santé François Braun. 25 avril 2023 © Jacques Witt/SIPA

100-7=93. Plus que 93 jours à supporter ce spectacle pathétique, niveau 0 de la politique, où le plan comcom.com du président veut nous faire croire que les saucissons poussent aux arbres. Avec un déblabla censé dissiper les malentendus il ne fait qu’entretenir le volcan et attiser le feu sous des casseroles vides. Comment faire en 100 jours ce que l’on n’a pas fait en six ans ? Avec un sous-entendu gros comme son Père Dodu: je suis entouré par des nuls, si ce n’est pas moi qui fait on est foutu.


Il sort ces ministres comme il sortirait Nemo. (En fait, il sort surtout notre chéquier). Ça démarre sur les chapeaux de roue avec deux disciples du mime Marceau. Ndiaye in the sky with diamonds et Braun Sugar.

Papillon. En recrutant le seul Ndiaye qui ne touche pas sa bille au ballon mais qui excelle dans ce qui enfume les amphis de la West Coast américaine, Macron prenait un risque d’amateur d’embrouilles. Confirmant au passage son absence de colonne vertébrale politique en faisant le choix du négatif de Blanquer. Mais cela fait longtemps qu’il ne faut plus chercher de cohérence chez Macron. Bref il a sorti le ministre de son ministère. Pour lui donner la leçon et la table des matières. Bon élève, le Pap remet ça en solo le lendemain à Lyon. Et doit affronter la révolte des calus. Ils ont tout cassé, mis le feu, les travaux pratiques du Pap sentent le sapin. Malgré ce sac de nœuds, Pap se dit déterminé à occuper le terrain. Mais sa journée n’est pas finie. Pourtant, assis dans son TGV il n’est pas mécontent de laisser les jobards à distance. Et qu’est-ce qu’il voit gare de Lyon? Les jobards! Il cherche encore comment ils ont fait pour arriver avant lui à Paris ? Loin de moi l’envie de plaindre un ministre plus que satisfait de son sort. Il suffit de se rappeler la séquence de la blouse d’il y a quelques semaines. Alors que son mutisme devenait urticant pour les durs de la feuille, le Pap a pris une dose de whisky et il a dit: « je suis contre le port de l’uniforme. » Ouf! Non seulement Bernardo peut émettre des sons, mais en plus il est doué de convictions. Deux heures plus tard la First Lady en roue libre convoquait la presse: « je suis pour le port de la blouse. » Du blues, toujours du blues… N’importe quel homme politique fidèle à ses idées et muni des accessoires qui vont avec aurait démissionné. Pas le Pap.

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Vermillon. Vous je ne sais pas, mais moi j’ai du mal à imaginer François Braun en médecin urgentiste se démenant au milieu de la nuit en pleine pandémie, poussant les murs pour trouver une place aux brancards en déshérence dans les couloirs et à l’accueil. J’ai toujours l’impression qu’il sort de table. Mais pas avant que le patron n’ait sorti la bouteille d’armagnac pour mettre sa tournée. Pas avant d’avoir vidé la salière sur sa chemise pour sécher les taches de sauce du civet. C’est sûrement pour ça qu’il m’est sympathique. De toute façon, après Veran, même une intra-veineuse a du charme ! Alors pour un Braun de compétition une journée à suivre Macron le barbe plus qu’une soirée scrabble-verveine à Thionville. Et voilà qu’à deux gestes barrière de la Sologne, sa charcuterie, ses gibiers, ses volailles et ses fromages, il doit marquer le président à la semelle pour s’enfermer dans un local pourri au son des casseroles avec une bouteille de Cristalline à ses pieds. Il fallait que ces couillons se choisissent un ustensile de cuisine pour se faire entendre. Ça lui tord le ventre. Une journée à jeûner derrière Emmanuel Gandhi, à opiner du chef quand le patron sort de son carnet à spirale des solutions et des promesses plutôt que la recette de l’andouillette.

L’amie Caouette. “Mam’zelle Binet s’est débinée, qu’a Binet?” Bientôt Macron va recevoir les syndicats. Pas sûr qu’il ait gagné au change à ne plus se prendre la moustache de Martinez dans le cigare. Le temps est à la radicalisation. Que ce président l’ait cherché c’est sûr. Mais il n’y aura que des perdants à l’arrivée de la ligne droite de Longchamp.




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