Rien ne ferait plus plaisir à Emmanuel Macron que d’être un jour considéré par les éleccteurs comme le président des gens de peu!
Le président de la République « exhibe ses racines picardes » écrit Le Monde. Dans ce cas précis les guillemets sont absolument nécessaires.
Les chargés de presse de l’Elysée s’affairent autour des journalistes. Et à la façon d’un mantra ils répètent : « le président est picard, il est des Hauts-de-France, il aime les territoires, il vient de province, il vient de quelque part ». Il s’agit de montrer qu’Emmanuel Macron a les pieds solidement enfoncés dans la glèbe picarde.
Plus Rastignac que Valmont?
C’est gros comme un camion et ça ne passe pas. Ce « quelque part » mérite d’être précisé. Il se trouve sur le parvis de la cathédrale d’Amiens. C’est un bar à chocolats qui porte le nom de Jean Trogneux. La vitrine d’une chocolaterie fondée en 1872. Une des plus grosses fortunes de la ville.
A lire aussi: Gilets jaunes, l’échec du Tea party français?
En dehors de Macron, Amiens a un enfant célèbre: Choderlos de Laclos, l’auteur des Liaisons dangereuses. Le président de la République n’est pas dans ce registre littéraire. Et on ne l’imagine pas en Valmont. Il a préféré épouser une fille Trogneux… Certes, il est lui aussi de bonne famille: un père professeur de neurologie, une mère médecin.
Voilà pour les « racines picardes » d’Emmanuel Macron.
Une image à corriger
Le président des riches ne veut pas, ne veut plus, qu’on l’appelle le président des riches. Quand il va au Touquet pour le week-end, il dort dans une belle villa qui appartient depuis longtemps aux Trogneux. Et ce n’est toujours pas de sa faute si Brigitte l’a reçue en héritage…
A notre avis, Macron doit encore faire quelques efforts pour convaincre qu’il est picard. A ne pas confondre avec les produits surgelés du même nom. Quoi qu’a bien y réfléchir… Pourquoi ne convierait-il pas les journalistes à l’Elysée afin de leur montrer comment il se détend en cuisinant des flamiches, des rissoles laonnaises et des ficelles picardes ?
Cela serait-il suffisant pour effacer son image de président des riches et se débarrasser de ce stigmate?
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !