L’ambiance n’était déjà pas fameuse à l’Assemblée nationale. Depuis le 7 octobre, elle est carrément exécrable…
49.3
Une minute et cinquante-trois secondes. C’est le temps qu’il a fallu à Franck Riester le lundi 13 novembre pour nous donner lecture d’une lettre d’Élisabeth Borne, déclenchant un dix-septième 49.3 (et ce n’est pas fini)…Tout cela dans une indifférence quasi générale. Y compris chez nos ministres. Pour preuve, cette petite anecdote : à peine redescendue de la tribune, le 18 octobre dernier, alors que la Première ministre venait de déclencher son treizième 49.3, elle se met à papoter avec les ministres Bruno Le Maire et Thomas Cazenave, tous trois debout dans l’Hémicycle. Déclenchant l’ire de la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, qui les sermonne depuis le perchoir : « Je n’ai pas fini la séance, elle n’est pas levée ! » lance-t-elle. Sous les moqueries de l’opposition bien sûr, trop heureuse de voir trois ministres, et non des moindres, se faire engueuler en public. Personne n’y croit plus…
Manif
Que de polémiques autour de la manifestation contre l’antisémitisme organisée par les présidents de nos deux chambres parlementaires. Proprement affligeant. Mais finalement, entre absences remarquées et présences parfois décriées, tous ceux qui le souhaitaient ont pu défiler dignement. Tous, sauf Emmanuel Macron. Le chef de l’État a cru bon d’expliquer que son rôle était de« continuer à préserver dans cette période l’unité de notre pays et de ne jamais renvoyer dos à dos les uns et les autres ». Cela signifie-t-il selon lui que les musulmans pourraient considérer qu’un simple défilé contre l’antisémitisme parrainé par le président de la République constituerait en soi un acte d’animosité ? Voire une déclaration de guerre ? En quoi défiler contre l’antisémitisme serait-il dangereux pour l’unité de notre pays ? À moins qu’Emmanuel Macron ait subitement réalisé qu’il était aussi le président des antisémites ? Une idée soufflée par l’inénarrable Yassine Belattar ?
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GPS
Connaissez-vous le surnom d’Élisabeth Borne à l’Assemblée ? « Waze », comme le désormais célèbre GPS qui vous guide sur les routes. Il suffit d’écouter notre Première ministre répondre aux députés dans l’Hémicycle pour comprendre…
Projection
Ce mardi 14 novembre, les membres du groupe d’amitié France-Israël étaient invités à visionner les images des attaques terroristes du Hamas du 7 octobre dernier. Pour moi, c’est un devoir d’y assister. Dans la salle, un silence pesant. Quarante-trois minutes insoutenables, monstrueuses, glaçantes… Je m’étais préparée à voir des images terribles. Pas à assister à la jouissance des terroristes du Hamas quand ils tuent et mutilent.
Aymeric Caron
Déjà, le 23 octobre dernier, le député de La France insoumise avait déclaré :« Aux crimes de guerre du Hamas répondent aujourd’hui les crimes de guerre de l’armée israélienne. » À la sortie de la projection présentée plus haut, il réitère : « C’est un film qui est monté par l’armée israélienne, et il y a un but derrière la projection [à l’Assemblée]. Il faudrait que nous puissions voir maintenant un film sur ce qui se passe en ce moment à Gaza. […] En tant que députés, nous devons avoir une vision équilibrée des événements qui se déroulent au Proche-Orient. » On a vu l’ancien chroniqueur de « On n’est pas couché » faire preuve de plus de compassion lorsqu’il détaillait – dans l’Hémicycle et avec force détails, à l’occasion de sa proposition de loi visant à interdire les corridas – la longueur des piques plantées dans le flanc des taureaux, les banderilles enfoncées par paire, l’estoc final pouvant percer le diaphragme de l’animal et entraîner de graves hémorragies… Monsieur Caron serait-il plus ardent défenseur des taureaux que des juifs ?
Humour… ou pas
Finalement, l’« humoriste » Guillaume Meurice a été convoqué par la police judiciaire après son sketch sur France Inter, dans lequel il comparait Benjamin Netanyahou à « un nazi sans prépuce ». Une enquête a été ouverte pour « provocation à la haine et injure publique aggravée ». Loin de moi l’envie de prendre sa défense, mais fallait-il vraiment s’attendre à autre chose de ce fervent défenseur de Philippe Poutou, ex-candidat du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), qui communiquait ainsi le 7 octobre dernier : « Aujourd’hui comme hier, nous sommes toutes et tous palestienNEs. Intifada ! » À vomir…
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Nationalité française
À la suite des émeutes survenues au début du mois de juillet dernier, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait expliqué à la représentation nationale que seuls 10 % des émeutiers arrêtés n’étaient pas français. On a appris depuis que 60 % des émeutiers étaient certes français, mais d’origine immigrée. Et il semble que cela recommence avec le meurtre de Thomas, lycéen de 16 ans mortellement poignardé lors d’une violente agression survenue en marge d’un bal dans le village de Crépol. Pendant quelques jours, on n’a rien su des agresseurs. Puis on a appris leur âge, leur sexe, leur nationalité, leur lieu de naissance et de résidence. Seuls les prénoms gênent, au point d’être tus…
Minute de silence
Écœurée. Le jeune Thomas, lui, n’a pas eu le droit à une minute de silence dans l’Hémicycle… À l’Assemblée nationale, on ne plaisante pas avec la récupération politique.
Otages
C’est un honneur pour moi de pouvoir parrainer l’un des otages kidnappés par le Hamas le 7 octobre dernier. Mon filleul s’appelle Yuval Brodutch. Il a 8 ans. Il a été enlevé au kibboutz de Kfar Aza avec sa mère et ses deux frère et sœur âgés respectivement de 4 et 10 ans. Le 22 novembre, on annonce que Yuval figure dans la première liste des 50 otages libérables. Quel soulagement ! Mais les heures sont longues avant sa libération effective. Quatre jours plus tard, voici enfin la bonne nouvelle : il rentre chez lui. Je pense chaque jour à tous ceux qui sont encore captifs et à leurs familles. Chaque jour… #BringThemHomeNow !