Une chose est certaine, on ne pourra pas reprocher aux organisateurs de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques labellisés Paris 2024 de ne pas avoir strictement observé les impératifs du moment. Impératifs moraux autant qu’idéologiques, bien entendu. Pour complaire à l’intelligentsia, je veux dire la nôtre, celle de notre Occident allègrement en voie de déconstruction, il fallait absolument que la chose fût inclusive. Or, pour l’être, inclusive, elle l’aura été. Tout a été dûment racisé, transgenré, drag-queenisé, lesbianisé, arc-en-ciélisé. Du rose en abondance. Et de la gesticulation désarticulée à foison. On se disait que la pluie allait finir par rafraîchir tant d’ardeurs. Nullement. Le pays, la France, dans tout ça ? Ce n’était probablement pas là sa place. « Cachons cette France que nous ne saurions voir ».
Ce qu’il s’agit de montrer désormais est l’adhésion supposée de la nation à l’internationale wokisée, cela en donnant à voir à la planète entière une cérémonie qui aurait pu avoir lieu à l’identique à peu près partout dans le monde où le travail de sape évoqué ci-dessus est en cours. En gros, pour simplifier, partout en Occident mais aussi dans quelques autres contrées par-ci par-là. C’est d’ailleurs le but recherché. L’inversion radicale du principe de l’olympisme. À l’origine, ce rendez-vous quadriennal devait donner lieu à l’expression du génie de chaque nation dans le cadre pacifié d’une confrontation sportive les réunissant toutes. Désormais le principe même se trouve totalement détourné. Ce qui doit être absolument mis en avant n’est autre que le degré d’immersion, de dilution de ces mêmes nations dans un universalisme apatride, aculturé, véritable fosse commune de leurs identités, de leurs spécificités, de leurs richesses civilisationnelles.
Paradoxalement, on ne songe pas encore à supprimer les drapeaux nationaux. Qu’on se rassure ! S’ils sont – pour l’heure – épargnés, ce n’est pas en raison du sens qu’ils portent, du symbole qu’ils représentent, mais tout simplement parce que ça fait joli, avec toutes ces couleurs, n’est-ce pas. Ça apporte du clinquant au décorum. On a donc eu tout cela. En longueur. Car c’était long, en effet. Quand la scène a les dimensions de la Seine, évidemment l’occuper en entier, la traverser de cour à jardin, ça prend du temps.
Et puis Céline vint. Enfin. Dion chantant Piaf. L’émotion vraie. La sublime Céline, ressuscitée. Reparaissant à la face du monde, elle ne pouvait rêver meilleur moment, meilleur lieu. On s’en réjouit pour elle, évidemment. De la Tour Eiffel, elles deux – Céline et Piaf – ont rayonné quelques instants à travers le monde. Et donc, nous la France, avec elles. Un peu au moins. C’est déjà cela.
M. Macron s’est dit très content de sa cérémonie d’ouverture. Personnellement, je le comprends. Lorsque j’ai vu ces délégations de tous les pays embarquées sur des péniches, je me suis dit immédiatement : « Belle satisfaction pour le président : après nous avoir emmenés si longtemps en bateau nous autres Français, voilà qu’il s’offre à présent le plaisir d’y emmener le monde entier! »
Sociétés secrètes: Mythes, réalités, fantasmes, impostures
Price: 20,90 €
19 used & new available from 11,82 €