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L’islam de France n’a pas de pétrole


L’islam de France n’a pas de pétrole

Je prends peut-être mes désirs pour des réalités, mais j’ai l’impression que des choses changent. Des petites choses ou les petits signes de plus grandes qui semblent annoncer un redressement de l’échine nationale, comme un agacement français devant le manque de reconnaissance de notre hospitalité occidentale.

On est de plus en plus nombreux à freiner dans la descente en disant que le Moyen Âge on connaît, on en vient. Si on a mis quelques siècles à se délivrer de l’emprise de nos religions, ce n’est pas pour se laisser emmerder par celle des autres !

Ces temps-ci, l’Elysée donne le ton et à l’entendre je ne regrette pas mon vote.

En mai dernier, un déjeuner y était prévu pour le Premier ministre irakien et, pour lui faire honneur, on avait monté des caves les crus les plus renommés. C’était à l’évidence surestimer la courtoisie de notre hôte et sous-estimer son islamicité puisque Nouri Al Maliki exigea que la « boisson impie » fût retirée de la table. J’ignorais que l’islam interdît de voir du vin.

Sur ce coup-là, la diplomatie française, peut-être unie par le mot d’ordres « Touche pas à mon litron ! » a été ferme. La fin morale de cette histoire est que le repas fut simplement annulé. Pas de vin, pas de festin !

On aurait pu envoyer l’officiel de Bagdad manger dans un kebab et inviter à sa place un Irakien chrétien, juif ou idolâtre et pourquoi pas ivrogne et sodomite, mais on ne peut pas tout attendre du sommet de l’Etat.

On peut néanmoins apprécier le geste. Le poing sur la table redeviendrait-il un usage français ? On peut s’en réjouir quand on voit l’état de l’Europe soumise aux pressions de l’islam modéré.

L’islam modéré, c’est celui qui exige des tolérances et des droits qui nous rapprocheraient de la charia, mais qui n’a pas le pouvoir de les imposer. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan nous prévient : « L’expression islam modéré est laide et offensante, il n’y a pas d’islam modéré. L’islam est l’islam. » On est contents d’apprendre que les égorgeurs font partie de la famille.

Bien sûr, il y a des extrémistes dans toutes les religions. Mais il ne me viendrait pas à l’idée de mettre dans le même sac Baruch Goldstein et Woody Allen. Mais il ne s’agit pas ici de mettre les hommes dans des sacs. Après tout, ce ne sont pas des femmes. C’est tout l’enjeu de la polémique qui est en train de naître en France sur le port de la burqa. Pouvoir en parler est assurément un progrès par rapport à l’époque où on regardait ailleurs pour ne pas voir la barbarie barbue en marche – il ne fallait pas stigmatiser. Mais elle montre que le niveau du débat public est tombé bien bas. On n’est pas très loin du moratoire sur la lapidation concédé par un autre modéré[1. Pour ceux qui l’ont oublié, il s’agit de Tariq Ramadan, interpellé par Nicolas Sarkozy sur un plateau de télévision.]. Est-ce là l’enrichissement que nous promet le multiculturalisme ?

Sur les plateaux de télé, aucun musulman extrémiste ne vient défendre cette pratique exotique qu’est la burqa, les modérés s’en chargent très bien. Vous avez peut-être vu comme moi Mahmoud Doua, professeur en anthropologie du monde arabo-musulman à l’université Bordeaux-3, déclarer à « C’ dans l’air » que la burqa le choque mais qu’il défendra jusqu’au bout les droits de l’homme (sur la femme ?). Son argument décisif est un bel exemple d’arnaque dans la négociation : « Si vous acceptez l’extrême dévoilement, vous devez accepter l’extrême voilement. » Ben voyons ! Ça semble logique comme l’algèbre qu’ils ont inventée mais nous, on a les Lumières. D’abord « nous » (puisqu’on est entrés, semble-t-il, dans un dialogue entre « eux » et « nous ») n’autorisons pas l’extrême dévoilement. Si Mahmoud entend par là nudité, chez « nous », la nudité est interdite dans la rue. Il y a des camps pour ça, ça s’appelle le nudisme. Devrait-on, par souci d’égalité de traitement, ouvrir des camps pour y concentrer ceux et celles pour qui le port de la burqa est devenu un besoin vital ? Evidemment, ce n’est pas ce que l’islam modéré demande, il réclame le droit de sortir masqué partout.

L’arnaque ne s’arrête pas là. Que penserait-on d’un visiteur débarquant du Moyen Âge au sens propre et qui nous dirait : « Nous nous méfions des femmes libres, et par principe de précaution, nous les brûlons comme sorcières. Vous les aimez plus que le Bon Dieu, le Prophète et toute la smala. Nous les envoyons en enfer. Vous les laissez devenir Première dame de France[2. L’islamiste britannique Anjem Choudary écrit sur son blog : « Sarkozy doit être content d’être marié à une prostituée qui exhibe son corps au monde en croyant bien se conduire, mais qu’il lui est rappelé qu’un musulman n’est pas ce genre d’homme superficiel et dépravé. »]. Coupons la poire en deux, foutons-les dans des sacs » ? Vous la voyez, l’arnaque ? Voilà comment, au nom de la liberté, à l’abri de la laïcité, en vertu des droits de l’homme qui, une fois n’est pas coutume, s’appliquent aux femmes, dans un souci d’apaisement et une recherche d’équilibre, on nous ramène lentement mais sûrement de la lumière à l’ombre. Voilà comment avance la régression.

Qu’est-ce qu’on négocie et pourquoi ? Qui, de l’islam ou de la France, a le plus besoin de l’autre ? Qui doit s’adapter à l’autre ? Quand on accueille Khadafi, il n’a que le respect qu’on doit à son pétrole. L’islam de France n’en a pas. Alors, ses idées, disons qu’on n’est pas preneurs. À force d’entendre qu’ils sont une « chance pour la France », certains ont fini par le croire. Rappelons-leur que la chance, c’est la France. Pour tout le monde. À condition qu’on la défende. Sans négocier. Il n’y a rien à négocier.



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Cyril Bennasar, anarcho-réactionnaire, est menuisier. Il est également écrivain. Son dernier livre est sorti en février 2021 : "L'arnaque antiraciste expliquée à ma soeur, réponse à Rokhaya Diallo" aux Éditions Mordicus.

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