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«Si quelqu’un touche au voile de ma sœur je le tue»

Islamisation: deux ans après Samuel Paty, les enseignants toujours en danger?


«Si quelqu’un touche au voile de ma sœur je le tue»
Le Lycée Simone Weil, rue de Poitou à Paris. D.R.

À Paris, une professeur de lycée a été menacée de mort la semaine dernière, parce qu’elle avait demandé à une élève d’enlever son voile. Après avoir été placé en garde à vue, le frère de l’élève musulmane menaçant est ressorti libre !


Les faits se sont produits vendredi 16 septembre, pendant une sortie scolaire d’élèves de première du Lycée Simone Weil, dans le quartier du Marais, dans le 3e arrondissement de Paris.

La classe se rendait à la Bibliothèque historique de la Ville. Une jeune fille arrive voilée pour la sortie, et, quand l’enseignante lui demande, conformément à la loi, de retirer son voile, elle commence par mettre sa capuche, puis s’énerve et appelle sa mère. Son frère prend alors l’appareil et il menace la prof : « Je vais venir te défoncer, tu vas voir ce qu’il va t’arriver, j’arrive », aurait-il notamment dit. Et il débarque effectivement au lycée, puis retrouve les élèves dans le quartier près du musée. Interpelé par la police, il aurait déclaré: « Si quelqu’un touche au voile de ma sœur je le tue ».

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Une semaine après le drame de Caen

L’individu est sorti libre de sa garde à vue dimanche, et sera jugé à la fin de l’année pour « outrage et menaces sur une personne chargée d’une mission de service public ». Comme ça, il aura le temps de terroriser d’autres enseignants d’ici là.

Cet incident peu glorieux intervient une semaine seulement après le drame de l’enseignante poignardée à Caen. Un rassemblement de soutien a eu lieu dans la ville, lundi. Professeur devient un métier à risque. On ne sait pas grand-chose de cette affaire normande. Les motivations ou frustrations de l’élève au couteau sont encore inconnues, mais ce drame a une nouvelle fois démontré la désacralisation de la personne du professeur.

Inquiétudes sur la laïcité au ministère

Cependant, même s’il s’est terminé moins gravement, l’incident de Paris est peut-être plus inquiétant encore, du moins plus significatif. Certes, le passage à l’acte a été évité. Mais le Ministère de l’Education vient d’écrire à toutes les académies pour  signaler une recrudescence des remises en cause de la loi de 2004 sur l’interdiction des signes religieux à l’école, remises en cause fortement relayées sur les réseaux sociaux. Des militants islamistes, des « Frères », tentent de mettre dans la tête des jeunes musulmans l’idée qu’ils sont victimes de racisme, que l’école est islamophobe, et que donc tout est permis. Un incident comparable a abouti à l’assassinat de Samuel Paty. Et depuis, plusieurs professeurs ont été exfiltrés de leurs établissements tandis que les parents qui menacent ne sont pas toujours sanctionnés.

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Tout cela est révélateur de notre impuissance collective. Quand les femmes iraniennes risquent leur vie pour enlever le hidjab, cet étendard de l’islam politique, il se trouve toujours chez nous des politiques, des intellectuels, des féministes en peau de lapin et même le président de la République pour le défendre, ou nous expliquer que le voile islamique c’est comme le fichu de nos grands-mères… Souvenons-nous de l’air enamouré d’Emmanuel Macron devant la « féministe voilée » de Strasbourg juste avant l’élection présidentielle.

Dans l’affaire du lycée Simone Weil, une responsable d’une association de parents d’élèves a tenu à expliquer que l’école devait rester un lieu de tolérance, de bienveillance et de dialogue… Mais bien sûr : tendons la joue gauche ! Et attendons, dans la tolérance, qu’un autre professeur soit assassiné.



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Fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur. Journaliste, elle est chroniqueuse sur CNews, Sud Radio... Auparavant, Elisabeth Lévy a notamment collaboré à Marianne, au Figaro Magazine, à France Culture et aux émissions de télévision de Franz-Olivier Giesbert (France 2). Elle est l’auteur de plusieurs essais, dont le dernier "Les rien-pensants" (Cerf), est sorti en 2017.

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