Quelle déception! La nouvelle BD de Luz, Testosterror, donne dans le politiquement correct le plus navrant.
Pas rancunier pour deux sous, quelques années après avoir échappé à l’attentat contre Charlie Hebdo dans lequel périrent ses collègues et amis, le dessinateur Luz jugea approprié d’adapter en BD le roman Vernon Subutex, de Virginie Despentes, la même Virginie Despentes qui, dès le surlendemain de l’attentat, avait écrit un papier dans Les Inrocks pour déclarer son amour aux frères Kouachi, « ceux qui avaient décidé, à leur façon, la seule qui leur soit accessible, de mourir debout plutôt que de vivre à genoux », et qualifier leur geste meurtrier « d’acte héroïque ».
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Les mois que Luz a passés dans les parages de Mme Despentes n’ont pas été inutiles et lui ont ouvert les yeux – mais pas dans le sens qu’on croit :« Il faut que je “dé-male gaze” mon propre travail », déclare-t-il aux Inrocks à l’occasion de la sortie de Testosterror, une BD dans laquelle il « épingle la masculinité toxique ». Car Luz a pris conscience que son dessin était « un peu trop masculin ». La preuve : « Je dessinais de petits nez aux femmes. » Une scène originelle est à la source de ce travail de démasculinisation, explique-t-il à L’Obs :« J’étais en train de pisser et j’avais laissé la porte ouverte. Ma fille me l’a fait remarquer. Et en fait, mon grand-père faisait exactement la même chose […], une manière de mettre son patriarcat en plein milieu de la famille. »
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Donc, Testosterror : un virus provoque la chute du taux de testostérone chez les hommes ; des mâles « radicalisés » entrent en résistance ; Jean-Patrick se détache du mouvement masculiniste pour découvrir sa part de féminité. L’album est présenté comme « une comédie satirique hilarante qui déconstruit l’homme d’hier pour inventer l’homme de demain ». C’est curieux, mais il existe actuellement une excellente BD qui, au contraire, déconstruit « l’homme de demain » à grands coups de tartes virilistes dans la tronche et célèbre l’homme auréolé de toute sa puissance hormonale. Le recueil des meilleurs dessins de Marsault pour la revue Furia est en effet disponible et, à l’inverse du machin woke de Luz, nous le conseillons très vivement.
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