Les avions de la Lufthansa volent sans passagers. La raison? Les règles européennes…
La compagnie aérienne Lufthansa a annoncé que, cet hiver, elle sera contrainte de faire voler plus de 18 000 avions à vide et sans passagers. La raison ? Les règles européennes qui obligent les compagnies à effectuer 50 % de leurs vols afin de conserver leurs créneaux aéroportuaires. L’objectif de l’UE est d’empêcher les compagnies de réserver des créneaux – surtout les plus prisés en début et en fin de journée – non pas pour les utiliser elles-mêmes, mais pour empêcher leurs concurrents de le faire. Avant la pandémie, la règle imposait d’utiliser 80 % des créneaux, mais ce chiffre a été baissé à 50 % pour pallier les difficultés de la reprise post-pandémique. C’est ainsi que Lufthansa se trouve obligée d’assurer la desserte de ses destinations, quand bien même personne ne les fréquenterait.
Le PDG de la compagnie, Carten Spohr, est bien conscient de l’absurdité, qualifiant ces derniers de « vols inutiles » dans une interview à la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Michael O’Leary, le PDG de la compagnie irlandaise low cost Ryanair a riposté, railleur, prétendant que la solution était simple : Lufthansa devrait vendre les sièges de ces vols à bas prix et récompenser les consommateurs européens qui ont financé les 12 milliards d’euros d’aides d’État que la compagnie et ses filiales ont reçus.
En plus de ce non-sens économique, il y a une contradiction flagrante avec la politique écologique de l’Union européenne, dont le projet « Fit for 55 » vise une réduction des émissions de CO2 de 55 % d’ici à 2030. En résumé, les règles européennes plombent le secteur aérien, coûtent cher aux contribuables et sabotent le programme environnemental de l’Europe.