Certaines luttes sont plus à la mode que d’autres. Les mesures prises par l’UE et les États-Unis pour lutter contre les prétendues menaces pesant sur le « pluralisme » et « l’inclusion » en témoignent. Mais elles occultent complètement une autre emprise grandissante…
Le 9 décembre, la Commission européenne a proposé d’étendre la liste des infractions pénales de l’UE aux « discours et crimes de haine ». La liste actuelle comporte des délits revêtant d’emblée une dimension transnationale, comme le trafic de drogue, la contrefaçon, la corruption ou le terrorisme. Des délits que tout le monde parvient à concevoir sans difficulté. On sait ce que sont la drogue, un attentat, des faux sacs Vuitton. Mais qu’est-ce qu’un « discours de haine » ? Où place-t-on le curseur de la haine ? Pour Didier Reynders, commissaire européen à la Justice, qui a bien appris le jargon à la mode, il s’agit de protéger les citoyens contre des « menaces pesant sur le pluralisme et l’inclusion ».
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Comme il existe déjà un cadre légal européen permettant de traiter la plupart des crimes de haine, qui a été transposé dans leur législation nationale par tous les États membres, cette proposition a bien l’air d’un prétexte pour étendre encore l’emprise de Bruxelles sur les Vingt-Sept. La haine est dans l’air en ce moment. Un projet de loi pour « combattre l’islamophobie internationale » est actuellement devant le Congrès américain. Son objectif est la création d’un envoyé spécial rattaché au département d’État chargé d’identifier et de combattre des cas de haine antimusulmane partout dans le monde. Selon le sénateur démocrate Cory Booker, il s’agit de faire des États-Unis « un leader mondial dans la lutte contre la haine ».
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Il peut sembler curieux de se focaliser sur une seule forme de haine, mais on comprend mieux quand on sait que l’un des promoteurs de la loi est la représentante démocrate Ilhan Omar. Musulmane née en Somalie, elle a été dénoncée plusieurs fois en 2019 par des membres de son propre parti pour avoir proféré des propos antisémites et anti-israéliens.