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Louis XVIII et les femmes

Episode 4/7


Louis XVIII et les femmes
Anne Nompar de Caumont, comtesse de Balbi, Nicolas Le François, 1788. DR.

Épisode 4 : La favorite…


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Jaloux de son aîné, qu’il détestait, « le roi sans royaume ne faisait rien sans raison, ni sans calcul ». C’est sous ces traits cruels que l’historien Matthieu Mensch décrit le comte de Provence, futur monarque de la Restauration, au seuil de l’ouvrage qu’il consacre aux Femmes de Louis XVIII – c’en est le titre. À Louis XVI, le cadet de la dynastie Bourbon enviait aussi son Autrichienne, dont il pensait que lui-même l’aurait mérité davantage : « la haine de Monsieur envers son infortunée belle-sœur avait fini par devenir de notoriété publique », au point que sur le tard, il cherchera à se dédouaner. Instrumentant la mémoire de la reine martyre, il fera même construire, en 1826, une chapelle expiatoire : « Marie-Antoinette semble correspondre parfaitement à la vision cynique de Louis XVIII, pour qui les femmes n’étaient que des outils politiques ou de simples faire-valoir ». Quel garçon sympathique…

Les femmes de Louis XVIII

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Le chapitre suivant s’attache aux pas d’Anne Nompar de Caumont-La Force, comtesse de Balbi, qui fit carrière comme dame d’atour de l’épouse de Monsieur, et bientôt favorite du prince. Vraisemblablement sans coucher, mais assurant sa fortune tout de même. Elle forme une coterie d’obligés autour du généreux comte de Provence, qui lui offre un appartement au petit Luxembourg, puis un pavillon (aujourd’hui disparu) à Versailles. La comtesse de Balbi aidera à la fuite du ménage à Bruxelles, le 20 juin 1792, plus chanceux que le couple royal. « Reine de l’émigration ? » À Coblence où la famille mène une apparence de vie de cour dans un exil luxueux, elle réussit à se faire détester du cercle étroit des émigrés. Comme dame d’atour, la voilà contrainte de suivre la comtesse de Provence à Turin, où elle s’ennuie ferme ; elle démissionne, file à Bruxelles, y tombe enceinte : Monsieur la disgracie. Elle poursuit alors sa vie mondaine à Londres, mais lorsqu’en 1802 Bonaparte décrète l’amnistie des émigrés, elle s’empresse de rentrer au pays. Restée légitimiste, la Balbi intrigue si bien que l’Empereur lui signifie d’aller voir ailleurs – en province. À la Restauration, retour à Paris. Mais Louis XVIII la tient désormais à distance : « Ombre lointaine d’un passé presque oublié, elle n’est plus la puissante maîtresse d’un prince, mais si elle ne peut plus compter sur son charme, elle conserve toujours une langue bien acérée ». À la mort du roi, sans rancune, elle encadre ses bristols d’un liséré noir. Quand le dernier survivant de la fratrie Bourbon, Charles X, s’exile à son tour en 1830, le monarque déchu refuse de la pensionner, et Louis-Philippe, le cousin Orléans proclamé « Roi des Français » « refuse de prolonger cette dépense inutile ». La comtesse se replie dans son appartement versaillais ; elle y meurt à plus de 80 ans. « Jaloux en amitié mais ignorant jusqu’alors tout des peines du cœur, Louis découvrit avec la Balbi la douleur d’être bafoué et humilié aux yeux des autres, nouvelle expérience fondatrice dans sa conception du pouvoir royal, qu’il voulait intangible et immuable, non pas au-dessus, mais à l’abri des faiblesses humaines », conclut Matthieu Mensch.  

La semaine prochaine – Epidode 5 La nièce



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