D’octobre 1789 à août 1792, Louis XVI, Marie-Antoinette et leurs enfants sont enfermés au palais des Tuileries. La famille royale suit malgré elle cette Révolution qui lui échappe et tente de la combattre. Une exposition aux Archives nationales nous plonge dans cette tragédie humaine et historique.
Entre le château de Versailles et la prison du Temple puis l’échafaud, la famille royale doit vivre aux Tuileries. Contrainte d’habiter ce palais au cœur de Paris dès le 6 octobre 1789, elle y demeure jusqu’au 10 août 1792. Durant près de trois ans, Louis XVI, Marie-Antoinette et leurs enfants vivent au rythme des soubresauts d’une révolution dont on ignore l’issue. Incroyablement documentée – et pourtant peu connue du grand public –, cette période charnière de notre histoire est dévoilée aux Archives nationales. Des objets du quotidien nous plongent dans l’intimité des souverains et de la cohorte qui les entoure – leurs geôliers, les soldats, la cour, les fournisseurs… –, et des documents exceptionnels nous permettent de découvrir l’intense activité diplomatique de Marie-Antoinette – sa correspondance secrète – ainsi que les efforts désespérés de Louis XVI pour tenter de maintenir les fondements de la monarchie millénaire dont il a hérité.
Le décor et les acteurs de cette tragédie ont disparu – la famille a été décimée et le palais, incendié sous la Commune en 1871, a été démoli. Restent des témoins matériels, des tissus brodés, des lettres codées, des cartes à jouer, des journaux intimes… De quoi toucher l’histoire des yeux pour mieux la comprendre.

Entretien avec Emmanuel de Waresquiel, co-commissaire de l’exposition sur la famille royale aux Tuileries avec Isabelle Aristide-Hastir et Jean-Christian Petitfils.
Causeur. D’octobre 1789 à août 1792, la famille royale est contrainte de séjourner au palais des Tuileries. Est-ce une parenthèse avant que la Révolution ne devienne un rouleau compresseur ?
Emmanuel de Waresquiel. Les Tuileries ont en effet été une parenthèse, un pas
