Calixto Bieito transpose l’opéra de Wagner dans une mise en scène futuriste, brutale et visionnaire…
Les trois filles du Rhin en combinaison de plongée ; le maître des dieux, Wotan, en costard noir de patron de multinationale ; son épouse Fricka, vamp en toilette léopard ; Loge le rusé demi-dieu du feu arborant un tee-shirt clinquant sous son deux-pièces ; le nain concupiscent Alberich bardé de câbles de connexion (fibre optique ?), tel un Lucifer de data center, tandis que Mime, son frère forgeron, comprime son obésité dans un débardeur loqueteux… Quant aux deux géants du Ring : Fafner déguisé en cow-boy de foire, son frère Fasold aux allures de banquier tiré à quatre épingles … Costumes signés Ingo Krügler.
Un vaste rideau de plastique translucide ne tarde pas à se lever sur une muraille de plaques métalliques au pied duquel, sur une très longue banquette, commenceront à s’affronter les figures mythologiques de L’Or du Rhin – comme l’on sait, d’une seule coulée, sans entracte, le « prologue en quatre tableaux » des opéras qui consécutivement parachèvent la Tétralogie wagnérienne : La Walkyrie, Siegfried et enfin Le Crépuscule des Dieux.
Ici, le Ring
