La semaine dernière, à Londres, le wokisme frappait encore une fois, lorsque l’équipe du maire de Londres expliquait dans un guide de communication officiel qu’une famille Blanche ne représentait pas les vrais Londoniens.
Toute l’affaire a commencé lors de la publication, par les services de communication du maire de Londres, d’un guide officiel portant sur la manière de promouvoir l’image de la ville et de son maire travailliste, Sadiq Khan.
Ce guide comportait trois exemples d’affiches, dévoilées par le quotidien The Mail on Sunday la semaine dernière. L’une d’elles (notre image ci-dessous) représente une famille britannique avec deux enfants, marchant au bord de la Tamise, avec le parlement de Westminster en arrière-plan, et sur laquelle est inscrite le titre « Doesn’t represent real Londoners » (ceci ne représente pas les vrais Londoniens). Pas très flatteur pour cette famille et toutes les familles de Londres, qui n’ont pas eu le privilège d’être nées dans un pays étranger ou d’être de couleur !
Mais qu’est-ce donc alors qu’un vrai Londonien, peut-on se demander ? La réponse nous est donnée dans une autre affiche, où le maire de Londres apparaît entouré de jeunes de couleur et aucun blanc… Oui, Londres c’est la ville de la diversité et de l’inclusivité, mais les Blancs n’en font pas partie, ni les familles d’ailleurs.
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Sans surprise, le guide s’ouvrait par un paragraphe d’introduction affirmant son ambition de créer « un Londres pour tous les Londoniens » et promettant de s’adresser à « tous, quels que soient leur âge, leur genre, leur orientation sexuelle, leur ethnicité, leur religion, leur handicap ou leur type de famille [family make up]. » Nous savons désormais que lorsqu’une telle ambition est affichée, le contenu d’un tel guide ne peut réserver trop de surprises et nous ne sommes en effet pas déçus.
Un cas de plus…
De la même façon, la gauche française éprouve un besoin permanent de promouvoir la diversité et l’antiracisme, faute d’avoir mieux à proposer. La ligne racialiste et woke fut d’ailleurs adoptée par Sadiq Khan dès le début de son mandat.
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En 2020, pendant les manifestations Black Lives Matter, il créait la Commission pour la diversité de l’espace public londonien qui avait pour objectif « d’accroître la représentativité des personnes noires, asiatiques et des minorités ethniques, des femmes, des membres de la communauté LGBTQ+ et des personnes handicapées dans le domaine public. » En effet, Londres est une ville trop « victorienne » et blanche à son goût : « Nos rues, nos statues et nos espaces publics représentent une ère dépassée » déplorait-il dans son discours à l’occasion de l’inauguration de cette commission. « C’est une vérité inconfortable que notre nation et nos villes doivent autant de leur richesse à leur rôle dans le trafic d’esclaves. Et alors que cela est reflété dans notre espace public, la contribution de tant de nos communautés à la vie de la capitale a été volontairement ignorée. » Plus récemment encore, au mois de juin, M. Khan donnait de nouvelles directives inclusives aux fonctionnaires de la mairie de Londres, leur interdisant par exemple d’utiliser le terme « migrants illégaux » et leur demander l’usage de l’expression « personnes sans papiers ». Cette dernière affaire des affiches n’est donc pas une surprise et fait partie intégrante d’une idéologie. Mais cette fois-ci, elle n’est pas bien passée pour tout le monde.
Aubaine pour les conservateurs
Contactée le week-end dernier par les journalistes du Daily Mail, l’équipe du maire de Londres, paniquée, a fait retirer le document du site internet de Sadiq Khan et du site de la mairie, après les scandales provoqués par la première photo « non-représentative » des Londoniens. En parallèle, la porte-parole de M. Khan a affirmé que « la photo fut rajoutée par erreur par un membre de l’équipe [du maire] et ne reflète pas l’opinion du maire et de l’Autorité du Grand Londres », l’administration en charge de la gestion du Grand Londres. Elle a conclu que le contenu du document était « en révision pour assurer que le langage et les orientations étaient appropriés. » Cette tentative de sauver la face n’a pas échappé à la candidate du parti conservateur pour la mairie de Londres, Susan Hall, qui a appelé le maire à présenter des excuses publiques. Celle-ci a aussi saisi l’occasion pour se présenter comme la candidate de la vraie diversité : « Tous les Londoniens sont de vrais Londoniens, quelle que soit leur origine ethnique, et Sadiq Khan devrait s’excuser et mettre fin à ces tentatives politiques de diviser. » Mais surtout, elle démontre sans ambiguïté la prégnance de l’idéologie racialiste au sein de l’équipe travailliste du maire de Londres, dont le seul rêve semble être de dissoudre ce qui reste de l’identité britannique dans une marmite multiculturelle qui a déjà largement démontré ses limites.
Susan Hall espère bien que ce cafouillage au sein de l’équipe du maire travailliste contribuera à affaiblir ce dernier, à moins d’un an des élections municipales de Londres, fixées à mai 2024. Pour l’instant, Khan est largement en tête dans le dernier sondage de l’agence britannique Survation, avec 43% des intentions de vote, contre 31% seulement pour Susan Hall.
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