Nos députés ont habilement tiré profit d’une attention médiatique quasi exclusivement tournée vers le conflit en Ukraine pour voter en catimini une loi-sport sans interdiction du voile aux compétitions.
Le 24 février, jour où Poutine lançait ses premières bombes sur l’Ukraine, les députés français ont mené une offensive contre la laïcité en votant une proposition de loi LREM sur le sport.
Les regards étant tournés vers Kiev, peu de gens ont relevé que la macronie a validé ce jour-là l’autorisation de porter un voile, le hijab, lors de compétitions sportives. Cette revendication avait été médiatisée par un collectif de « hijabeuses » composé de footballeuses respectueuses de la charia. Pour les caméras de télé, elles avaient joué à la balle devant le bassin du Luxembourg – ce que le règlement du jardin interdit – pendant que les sénateurs étudiaient le texte. Et dans une indifférence coupable, elles ont reçu le soutien du ministre délégué à l’Égalité femmes-hommes, Élisabeth Moreno, qui n’a vu aucun problème à ce que « ces filles [puissent] porter le voile et jouer au foot », car « ces filles font du sport et le sport c’est l’émancipation ».
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Partageant cette conception douteuse du féminisme, le ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a pu sermonner Éric Ciotti qui a osé lui opposer que le voile était « une soumission à l’islamisme » : « Vous n’avez parlé que des signes religieux, ce n’est pas à la hauteur des attentes de nos concitoyens ni du mouvement sportif. » Jouant parfaitement le jeu des Frères musulmans sans être dans leur équipe, les députés de la majorité ont ainsi adopté la loi par 67 voix contre six et la gauche s’est courageusement abstenue.
Dans un « en même temps » que l’histoire retiendra, cette loi qui voile les sportives impose la parité dans les instances dirigeantes des fédérations de foot.
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