Loi climat et résilience: dans cette tribune, le président de Via la voie du peuple (ex-PCD), regrette que l’homme soit le grand oublié de la cause écologique et que l’environnementalisme dominant oublie de remettre en cause la mondialisation qui détruit les peuples.
La loi climat est de retour à l’Assemblée nationale et remet la lutte contre le dérèglement climatique au cœur de nos préoccupations. Le GIEC avait déjà fait monter la pression d’un cran, le 23 juin, en publiant un projet de rapport sur l’évolution du climat particulièrement alarmant. Où l’on nous indiquait que les humains seraient les seuls à ne pas pouvoir se remettre des conséquences du changement climatique contrairement aux autres formes de vies sur Terre qui sauront, elles, évoluer. Ce ton apocalyptique avait clairement pour but de contraindre les sociétés en les obligeant à adopter des mesures particulières. Et le rapport de conclure : « Nous avons besoin d’une transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux : individus, communautés, entreprises, institutions et gouvernement. Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation [1] »
Ces conclusions correspondent très opportunément aux lubies idéologiques promues par la gauche progressiste telle que le think thank Terra Nova qui a également édité une note le 15 juin [2]. Dans celle-ci, on apprend notamment qu’ils préconisent de « déployer à grande échelle les nouvelles politiques publiques qui contribueront à inventer un modèle de prospérité compatible avec les limites de notre planète » ou encore qu’ils souhaitent, tout en défendant l’environnement, « échapper à la montée des nationalismes autoritaires et aux conséquences délétères d’une démondialisation non coopérative ». Ainsi, bien plus que la défense de la nature, les différentes instances qui prônent des politiques écologiques entendent se servir de cette cause pour affirmer « un nouvel âge progressiste de la mondialisation ». Leur stratégie qui consiste à utiliser la peur du chaos pour sidérer les populations ouvre de larges possibilités aux gouvernements d’imposer des mesures liberticides qui seraient restées inacceptables en temps normal.
Notre société française se retrouve, certes, face à des défis écologiques qu’il nous faut relever : la protection de nos paysages dans leur riche diversité, la transition d’une agriculture intensive vers une agriculture raisonnée, ou encore la sanctuarisation des milieux naturels contre les appétits démesurés des entrepreneurs font partie des multiples sujets sur lesquels il nous faut nous pencher dans les prochaines années. Il ne faut pas oublier, en revanche, que l’être humain fait, lui aussi, partie intégrante de cette nature, et qu’il faut aussi et d’abord, le protéger dans tous ses aspects en prenant en compte sa dignité, de sa conception à sa mort naturelle. En partant du principe que toute innovation n’est pas bonne en soit et qu’il faut en maîtriser les conséquences, nous prônons une politique de prudence et de sagesse à l’égard des progrès transhumanistes qui attaquent l’Homme tout autant que les progrès technologiques attaquent l’environnement. Pourtant, les mêmes qui prétendent défendre les animaux maltraités dans les abattoirs, par compassion pour la douleur animale, oublient trop souvent de prendre en compte la souffrance humaine. Les mêmes qui parlent de biotopes pour la faune et pour la flore prennent rarement le risque de défendre les biotopes humains que sont les patries ou les peuples. L’Homme est le grand oublié de la cause écologique. Pourtant, il n’a jamais été aussi malmené. Ces problématiques doivent nous interpeller afin que nous proposions des modèles de sociétés respectueuses de la vie pour les prochaines décennies.
Pour faire face à ces défis, nous devons faire valoir notre vision conservatrice, à la fois moderne et enracinée. Cette vision est celle de l’écologie intégrale qui se décline en plusieurs points. Tout d’abord, nous réaffirmons la place que l’Homme occupe dans la nature, dont il est le protecteur et le jardinier indispensable. En faisant pleinement partie, nous insistons surtout sur sa dignité qui ne peut souffrir d’aucun compromis avec les idéologies transhumanistes nous menant peu à peu vers la marchandisation de l’être humain. Ensuite, nous défendons nos terres sur lesquelles vivent nos cultures, nos folklores, nos terroirs et nos patries. Nous défendons nos paysages que nous souhaitons mettre en valeur grâce à une sage agriculture de conservation et à une économie au service des peuples. Enfin, nous pensons que la réponse au problème climatique est d’abord locale plutôt que supranationale, et que sur ce plan-là, la France n’a aucune leçon à recevoir. La démographie hélas déclinante du pays n’est pas une menace pour la planète, tant s’en faut. Quant au nucléaire, il nous assure une empreinte carbone largement inférieure à la moyenne européenne selon l’OCDE. Cessons de nous blâmer et agissons sereinement pour l’avenir, chacun à notre niveau. Une autre voie est possible entre la société de consommation soumise à un capitalisme de surveillance et un environnementalisme mondialisé hors-sol : il s’agit de la voie conservatrice qui prône une écologie cohérente, intégrale et enracinée.
[1] « Dérèglement climatique : l’humanité à l’aube de retombées cataclysmiques, alerte un projet de rapport du GIEC », Le Monde, le 23/06/2021.
[2] « Le nouvel âge progressiste de la mondialisation », Pascal Canfin, Terra Nova, le 15/16/2021
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