Il revient à la justice de dire si certains actes de Matzneff méritent un procès. Mais son lynchage en place publique, le pilonnage et la censure de ses livres signifient la mort de la littérature. Et de la liberté.
Il serait certainement impossible aujourd’hui qu’un professeur d’université conseille à ses étudiants la lecture de Tony Duvert. Tel fut pourtant le cas dans les (pas si lointaines) années 1980, et je crois avoir encore en ma possession la liste des recommandations bibliographiques qui mentionne cet auteur sulfureux. Tony Duvert revendiquait sa pédophilie dans plusieurs ouvrages, et n’est pas sans rappeler un certain Gabriel Matzneff, qui ne s’en cache pas davantage dans les siens. Tous deux ont publié dans les plus grandes maisons d’édition (Minuit pour Duvert) et les éloges n’ont pas manqué d’accompagner régulièrement les quelques décennies de leurs carrières respectives. Ne doutons pas que Duvert connaîtrait le même sort médiatique que Matzneff s’il était encore de ce monde.
Tous contre un
Matzneff, puisqu’il s’agit de lui. Matzneff soumis depuis plusieurs semaines à la vindicte
