Avec ses 318 noms de personnalités « issues de l’immigration », Pascal Blanchard a proposé au gouvernement une liste foutraque et un pur exercice de comptage ethnique. Dans Le Monde, une indigente tribune tentait dernièrement de soutenir l’initiative malgré tout.
La pandémie a mis beaucoup d’activités à l’arrêt. Mais la destruction du modèle français continue. Le 3 décembre, sur le média Brut, Emmanuel Macron s’inquiète du devenir de la jeunesse qui reparle de colonisation « alors qu’elle ne l’a jamais vécue », et de celle qui se revoile pour se reconstruire une appartenance parce que les goujats de Français n’ont pas su lui dire « tu as une place, tu es nous ». Oubliant qu’il est le garant de la Constitution, il indique qu’il compte honorer 300 à 500 noms de personnalités issues de l’immigration. On ne va pas déboulonner de statues, mais on peut bien renommer des rues.
La liste de 318 oubliés
Initiée par la sous-ministre de la Ville Nadia Hai, native de Trappes, une première liste de 318 noms qui « n’ont pas encore tous trouvé leur place dans notre mémoire collective » est remise par l’historien Pascal Blanchard le 12 mars. On y honore des morts surtout pour leur origine ethnique. Quelques éditorialistes lucides s’en émeuvent.
Le 18 mars, dans Le Monde, une tribune emmenée par l’islamologue Rachid Benziane, la militante Rose Ameziane ou les comédiens Charles Berling et Philippe Torreton vient au secours de la liste remise au gouvernement et en rappelle la prétendue utilité ainsi que les rengaines habituelles: les différences nous enrichissent, nous sommes tous enfants d’immigrés.
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Histoire « fondamentalement plurielle » de la France
« Peut-on imaginer que les maires ne soient pas heureux de disposer d’un tel outil ? » plaident les intellectuels engagés. Selon eux, mépris et oublis « [auraient] entouré [l’] histoire fondamentalement plurielle de notre pays, nourrissant ressentiment et parfois violences. » Artistes et youtubeurs sont invités à corriger le tir en s’emparant de ces apports « confinés dans le domaine de l’impensé et de l’invisible. » Le journal télévisé pourrait de son côté « se saisir de la liste et en présenter chaque jour un nom. »
Dans son article premier, notre Constitution établit pourtant que la France est une République indivisible où tous les citoyens sont égaux, sans distinction d’origine. Nos militants sont-ils sincères, ou font-ils semblant de ne pas comprendre que la jeunesse se passerait bien de cette république au rabais?
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