Notre chroniqueur, amateur de polars sanglants mais lassé de la domination sans partage des Scandinaves, a été ravi de voir débouler dans le paysage romanesque un écrivain sarde plus sanglant encore que ses rivaux nordiques. Des romans qui posent de vraies questions : quand la Justice déraille, de simples citoyens ont-ils le droit de se substituer à la police d’abord, à la justice ensuite ? Quelle peine serait réellement proportionnelle à tel ou tel crime ? Et celle-ci surtout : le porceddu aux culurgiones n’est-il pas préférable à un McDo spongieux ou une pizza surgelée ?
Peut-être vous rappelez-vous Un justicier dans la ville, le film qui en 1974 relança la carrière d’un Charles Bronson jusque-là confiné dans des rôles d’Indien révolté ou de cow-boy taciturne. L’épouse du héros, architecte de son état, est battue à mort, et sa fille violée et traumatisée durablement. Bronson ne retrouvera jamais les trois voyous coupables de ces méfaits (dont un Jeff Goldblum qui commençait là sa carrière et ignorait qu’il serait l’inoubliable docteur Malcolm de Jurassic Park), mais il en flingue un certain nombre, au petit bonheur des rues et des métros, dans une ville — New York — qui était alors la capitale mondiale de la délinquance dure.
C’est ce qu’on appelle là-bas un vigilante : un simple citoyen qui prend en charge la défense des intérêts de la communauté. Le flic du film (Vincent Gardenia) ne se plaint pas qu’un simple citoyen fasse le boulot qu’il n’a pas le droit de faire.
Evidemment, dans des
