Dans Lettre ouverte aux antisionistes de droite, de gauche et des autres galaxies, Liliane Messika aborde avec humour et sérieux des sujets graves…
Liliane Messika, que les lecteurs de Causeur connaissent bien, est un auteur prolixe (elle ne m’en voudra pas de ne pas employer la novlangue féministe pour parler d’elle), qui a publié pas moins d’une trentaine de livres, romans et essais. Nous avions rendu compte dans ces colonnes de son livre consacré à Zohra Bitan. Son dernier ouvrage, intitulé Lettre ouverte aux antisionistes de droite, de gauche et des autres galaxies, aborde un sujet qui lui est cher. Il s’adresse à ceux qu’elle appelle les « BIMI » (Bien Intentionnés Mal Informés). Ceux qui « éprouvent la chaude fraternité de la lutte pour le bien » et qui « divisent le monde entre Israël et les autres, tous les autres ».
Dans son style inimitable (je le sais, car j’ai parfois essayé d’écrire à la manière de Liliane Messika), l’auteur aborde avec humour et sérieux des sujets aussi graves que les accusations d’apartheid portées contre Israël, le BDS, l’accusation de génocide (en rappelant que la population palestinienne s’est multipliée par sept depuis 1948) ou encore « Pallywood », néologisme désignant l’entreprise de fake news palestinienne à destination du public occidental.
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On apprend ainsi, au fil des pages, que Gaza n’est ni une « prison à ciel ouvert », ni l’endroit « le plus peuplé du monde » (sa densité de population est cinq fois inférieure à celle de Monaco et quatre fois inférieure à celle de Macao), ou encore que le soi-disant « blocus » imposé à la bande de Gaza par Israël n’existe que dans l’imagination de ceux qui en parlent. Au contraire, Israël laisse entrer des denrées alimentaires et autres marchandises à Gaza, y compris pendant des opérations militaires (suivant ainsi les instructions de la Cour suprême israélienne, une des plus « progressistes » au monde), en empêchant seulement l’entrée de matériaux à usage militaire.
On y apprend également que le Gaza Mall n’a rien à envier aux centres commerciaux les mieux achalandés de Jérusalem ou de Tel-Aviv, et que les dirigeants du Hamas peuvent se donner le luxe de détourner les fonds de l’aide « alimentaire » généreusement versée par les pays occidentaux, car personne ne meurt de faim à Gaza.
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On y apprend encore que l’Autorité palestinienne – que la France et d’autres pays s’obstinent à considérer comme un « partenaire » de négociations de paix – verse un « salaire » aux prisonniers détenus en Israël pour actes de terrorisme, et que les familles des Shahid – les « martyrs » morts dans leurs opérations kamikazes – sont elles aussi généreusement récompensées, avec l’argent des contribuables européens (et français).
Les médias français ne sont pas épargnés pour leur traitement de l’information concernant le conflit israélo-palestinien. Liliane Messika rappelle ainsi que l’AFP tire 40 % de son chiffre d’affaires des abonnements des différents ministères et ambassades de pays étrangers, dont la moitié pour son seul fil d’information en arabe, ce qui explique son positionnement particulièrement peu objectif concernant Israël, pour ne pas dire plus. L’auteur dédie ce livre à ses petits-enfants, « dans l’espoir que quand ils seront grands, il sera devenu inutile ». Je ne sais pas si ce vœu sera exaucé, mais il ne fait aucun doute que le travail salutaire de Liliane Messika y apporte sa pierre.
Liliane Messika, Lettre ouverte aux antisionistes de droite, de gauche et des autres galaxies, éditions de l’Histoire, 2023.
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