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L’idéologie trans s’implante dans nos écoles

Chronique d’une catastrophe annoncée.


L’idéologie trans s’implante dans nos écoles
La Marche des Fiertés LGBT, Lyon, 16 juin 2018 © KONRAD K./SIPA

À Grenoble, l’extrême-gauche et son maire EELV ne sont rebutés par aucun délire relevant de l’idéologie déconstructiviste. Après le “dégenrage” des cours de récréations, voici venu le temps des “toilettes non genrées” et de la promotion de la “transidentité”.


Après que deux élèves se déclarant transsexuels ont profité de la circulaire de Jean-Michel Blanquer appelant à une « meilleure prise en compte des questions relatives à l’identité de genre en milieu scolaire » pour attirer l’attention de l’administration du lycée André Argouges sur leur sort, cette dernière a décidé d’installer dans l’établissement en question « un toilette non genré dans chaque bâtiment ». De plus, les professeurs de ce lycée devront maintenant ajouter sur le formulaire de rentrée de chaque élève, en plus de la mention « Prénom », une mention « Prénom choisi », et des associations auront porte ouverte durant une « semaine LGBT » d’ores et déjà prévue. Ces virulentes associations LGBT multiplient les demandes de « rencontres » dans les établissements scolaires et réclament, au nom de l’inclusion, un traitement différencié et de faveur pour les personnes dites non-hétérosexuelles, non-binaires, transgenres, etc., tout en dénonçant une fantomatique “hétéronormativité” supposément imposée par un Pouvoir tout à la fois “hétérocentriste”, patriarcal, capitaliste, colonialiste et raciste.

Quasiment tous les établissements scolaires et toutes les universités sont aujourd’hui assiégés par la folie idéologique transidentitaire. Jean-Michel Blanquer a entériné les élucubrations d’une minorité qui fait la loi en édictant une circulaire appelant à prendre en compte « la diversité des situations des transidentités » (Circulaire du 29 septembre 2021). Pap Ndiaye est sur la même longueur d’onde. Il pourra, de surcroît, se revendiquer des derniers égarements de l’OMS qui prévoit d’inscrire dans ses prochains textes que « le sexe ne se limite pas aux hommes et aux femmes » (sic). Il s’agit, dit l’organisation, d’aller « au delà des approches non-binaires » et de prendre en considération le « concept d’intersectionnalité ». La secte wokisto-progressiste jubile.

Les gouvernements occidentaux sont-ils devenus fous ? La réponse est oui. L’idéologie du genre et la propagande LGBT s’incrustent dans toutes les sphères des sociétés occidentales. Le gouvernement écossais autorise depuis le 12 août 2021 des enfants dès l’âge de 4 ans à changer de prénom et de sexe à l’école sans le consentement de leurs parents. En Espagne, toute personne âgée d’au moins 16 ans peut dorénavant changer son nom et son genre au registre de l’état-civil. En Allemagne, un poste de délégué ministériel à la cause « queer » a été créé en janvier. Sous l’influence de la député des Verts transgenre Tessa Gansener, la ministre de la Famille, Lisa Paus, veut faciliter le changement officiel de prénom et de genre. Les revendications les plus folles sont prises très au sérieux par des gouvernements qui ignorent apparemment tout de la catastrophe anthropologique et civilisationnelle qui s’annonce et à laquelle ils participent activement.

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Toutefois, effrayés par les rapports et les témoignages accablants qui se multiplient, les gouvernements de certains pays semblent enfin vouloir redresser la barre et prient pour qu’il ne soit pas trop tard.

La Suède, pays ultra-progressiste qui a laissé pendant des années carte blanche aux lobbyistes et aux docteurs Foldingues du transgenrisme (traitements hormonaux le plus tôt possible, chirurgie possible dès l’âge de 14 ans, etc.), constate qu’une partie de sa jeunesse ne sait plus à quel saint se vouer. Après l’explosion des consultations pour « dysphorie de genre », ce sont les consultations psychiatriques ou les tentatives de suicide après des « transitions » réalisées sans recul, à la simple demande d’adolescents manipulés, qui se multiplient. Devant l’augmentation des témoignages de jeunes adultes regrettant d’avoir été trop facilement reconnus comme transgenres et d’avoir suivi des traitements ou subi des opérations qui ont détruit leur vie, le plus prestigieux hôpital de Suède, le Karolinska, pourtant précurseur en la matière, a décidé d’interdire les prescriptions d’hormones et de bloqueurs de puberté pour les enfants de moins de 16 ans et d’interdire les opérations (mammectomie, vaginoplastie, etc.) aux adolescents de moins de 18 ans. Les autorités de santé suédoises réclament maintenant un rigoureux suivi psychologique des enfants qui disent vouloir changer de sexe avant de prendre des décisions qui peuvent s’avérer catastrophiques pour leur développement.

Plutôt que de craindre de passer pour des homophobes ou des transphobes s’ils prenaient les légitimes décisions pour contrecarrer les objectifs de douteuses associations dogmatiques, certains de nos responsables politiques feraient mieux de regarder la vidéo qui fait en ce moment le plein de vues sur les réseaux sociaux. On y entend Chloé Cole, une jeune californienne qui, mal dans sa peau mais « exposée à beaucoup de contenus activistes LGBTQ+ » où elle voyait des « personnes trans recevant une attention et un soutien incroyables », a décidé de « transitionner » à l’âge de 13 ans. Elle explique avoir vu avec ses parents un « spécialiste du genre » qui, après une seule et courte consultation, a immédiatement diagnostiqué une dysphorie de genre. Un endocrinologue intègre a eu beau refuser de prescrire certains médicaments sous le prétexte justifié de ne pas vouloir nuire au développement cognitif de sa jeune patiente, il a suffi de l’avis d’un autre spécialiste pour déclencher le processus de transition, se faire prescrire des médicaments « bloqueurs de puberté » ou des injections d’androgènes administrées par sa mère. Après deux ans sous testostérone, à quinze ans, Chloé a demandé à subir une mammectomie. À aucun moment elle n’a été entravée dans sa démarche, ni par ses parents ni par les médecins. Et puis… et puis Chloé a commencé à avoir des doutes sur sa transformation physique après avoir suivi en ligne des cours sur l’allaitement et avoir rencontré un garçon dont elle est tombée amoureuse – elle ne pourra malheureusement jamais allaiter ses enfants, ne sait même pas si elle pourra en avoir, et a développé de graves problèmes de santé. Elle craint d’autres complications. Sa vie est détruite.

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Au Royaume-Uni, le Tavistock Centre pour jeunes transgenres sera prochainement fermé sur décision du NHC (National Health Service) qui l’a jugé « dangereux pour les enfants ». Keira Bell (1), une jeune anglaise qui a vécu le même drame que Chloé Cole il y a quelques années et avait alerté à l’époque les autorités de santé et la presse à propos de ce centre, a salué cette décision : « Je suis aux anges. Cela veut dire que beaucoup d’enfants seront sauvés de la voie que j’ai empruntée ». Des inquiétudes ont commencé de naître après l’augmentation exponentielle de demandes de changements de genre dans ce centre (250 en 2011, 5000 dix ans plus tard, et une interminable liste d’attente), la rapidité avec laquelle les médecins de Tavistock diagnostiquaient des dysphories de genre sans examiner d’autres aspects de la santé mentale des jeunes patients, les prescriptions de bloqueurs de puberté dès l’âge de dix ans, etc. Effaré par les premiers comptes-rendus de la commission indépendante chargée de l’audit de Tavistock, le NHC n’a pas attendu les conclusions complètes de ladite commission qu’ils devinent être « épouvantables » pour annoncer la prochaine et définitive fermeture de ce centre (2).

En France, l’Éducation nationale s’associe à une véritable opération de décervelage en favorisant l’entrisme de l’idéologie de genre et du transactivisme dans les écoles. De son côté, notre Premier ministre, Mme Borne, vient d’annoncer la création d’un poste d’« ambassadeur aux droits LGBT+ » (sic) et d’un fonds de trois millions d’euros pour créer dix nouveaux centres LGBT, en plus des trente-cinq existants. La notion de nation s’efface derrière celle du particularisme identitaire subventionné et entretenu par un État s’agenouillant devant des minorités qui ont su aiguiser des discours victimaires à contre-courant de la réalité mais diablement efficaces quand il s’agit de créer des postes ou de bénéficier des subsides publics.

Lorsque, en plus des chiffres des consultations psychiatriques en augmentation continue et des plaintes de plus en plus nombreuses de jeunes patients voulant « détransitionner », des témoignages comme ceux de Chloé Cole ou de Keira Bell s’étaleront dans la presse française, il faudra se souvenir des noms des ministres, des hauts fonctionnaires, des représentants politiques et médicaux qui n’auront pas eu le courage de s’opposer à cette idéologie mortifère et qui l’auront même, souvent, encouragée. Il faudra rappeler leur implication, voire leur complicité – à travers des « campagnes de sensibilisation sur l’identité de genre » à l’école ou la propagation de la propagande trans un peu partout. Ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas : de plus en plus de médecins, de psychiatres, de professeurs, de parents désemparés tirent la sonnette d’alarme – ce dont apparemment se fichent notre Premier ministre et les plus éminents représentants des autorités de santé et de l’Éducation nationale, plus occupés à ne pas paraître pour de méchants réactionnaires entravant la “marche du progrès” qu’à protéger nos enfants.

(1) Le cas Keira Bell est parfaitement documenté dans l’essai de Caroline Eliacheff et Céline Masson, La fabrique de l’enfant transgenre (Éditions de l’Observatoire).

(2) Cf. article du 1er août de Jeremy Stubbs dans ces colonnes.




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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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