La liberté économique, c’est Cendrillon. Sa marâtre Administration ne cesse de la houspiller : « allez Cendrillon, empile les décrets, complexifie les lois, augmente les dépenses, nourris moi tant et plus ! » Et la pauvre Cendrillon empile, complexifie, augmente, et la marâtre grossit, grossit tellement qu’elle ne peut plus bouger, et pourtant elle continue de se plaindre : « tu ne me donnes pas assez à manger, j’ai encore faim ! »… Et les demi-sœurs Gauche et Extrême-Droite de la harceler aussi : « petite souillon ULTRA-LIBÉRALE ! » crient-elles, « ta marmite et ton balais ont été fabriqués dans un autre Royaume, ne t’avions nous pourtant pas dit de faire attention en faisant ton marché ? Ne sais-tu pas que les autres Royaumes sont nos ennemis » ? Cendrillon rêve du Prince Charmant qui l’emmènera loin, très loin de cette triste vie.
Le Prince Charmant : François Fillon
Le vilain/la vilaine : Jean-Marine Mélepen
La liberté de mœurs, c’est le Petit Chaperon Rouge. Ah, comme elle est jolie, comme elle est radieuse ! Elle vient d’épouser Blanche-Neige en juste noces. Elle a demandé à Pinocchio, qu’elle a choisi pour la qualité de son bois, de l’inséminer, et elle vient d’accoucher d’un adorable bébé. Le Petit Chaperon Rouge a mis le bébé dans son panier et l’amène aux sept nains pour qu’ils l’adoptent dans leur famille poly-homoparentale. Confiante, elle s’approche gayment du bois. Mais l’innocente ne sait pas que le Grand Méchant Loup Barbu l’y attend, inch’Allah ! Pauvre Petit Chaperon Rouge : son insouciance n’aura été que de courte durée.
L’héroïne : Christiane Taubira
La vilaine-pour-de-rire : Christine Boutin
La liberté d’expression, c’est Baba Yaga. Oh, comme elle est méchante ! Elle dégage des odeurs nauséabondes, qui rappellent les heures les plus sombres de notre enfance. Filant dans son mortier, elle dérape et franchit les lignes jaunes. En réalité, Baba Yaga est une adorable grand-mère mais chut ! Ne le répétez pas aux enfants : s’ils cessaient d’avoir peur, ils cesseraient d’obéir.
Le héros : Robert Ménard
La vilaine : Christiane Taubira
La liberté politique, c’est la Belle au Bois Dormant. Sa marâtre Bernadette-Henriette Dévie, dont la robe était aussi blanche que son âme était noire, la rabaissait toujours : « Quoi ! Tu es ignare, mauvaise, rance, populiste, et tu oses prétendre t’affranchir de ma tutelle ? Moi, moi qui ai lu tous les grimoires ! Mais pauvre sotte, tu es incapable de savoir ce qui est bon pour toi » ! Comme Belle persistait malgré tout à n’en faire qu’à sa tête, Bernadette-Henriette conçut avec ses amies très savantes un stratagème machiavélique. Elles lui offrirent une pomme qu’elles nommèrent « Europe » et lui dirent : « croque cette pomme, ô Belle, et tu auras la paix et la prospérité éternelle » ! La malheureuse se laissa convaincre : elle croqua la pomme et tomba dans un long sommeil. Heureusement, la fée Brexit vint l’embrasser, et Belle entrouvrit les yeux. Puis un Prince pas très Charmant au teint orange, venu d’un Royaume de l’Ouest très lointain, l’attrapa par… disons, les parties intimes (on vous avait prévenus : ce Prince-là était très riche, mais aussi très grossier) et, pleinement réveillée pour le coup, la Belle chassa Bernadette-Henriette et ses méchantes amies du Royaume.
Tout est bien qui finit bien : les sujets de Belle célébrèrent l’évènement en faisant venir des Royaumes voisins des mets succulents et en forniquant pendant toute une semaine, tout en poussant force jurons (il parait que cela décuplait leur plaisir).
Ah oui ! J’allais oublier : Robert Ménard et Christiane Taubira se marièrent et eurent beaucoup d’enfants, libres.
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