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Si Libé vous dit que Laurent Obertone a tort, c’est que c’est vrai

Toute ressemblance avec du second degré...


Si Libé vous dit que Laurent Obertone a tort, c’est que c’est vrai
Laurent Obertone, 2013. ©PHOTO12 / DAMIEN GRENON

Il y a des livres que l’on devrait interdire. La désinformation, passée une certaine limite, frôle le criminel. La caricature de la caricature est un jeu dangereux. Laurent Obertone devrait être en prison.

Prenez son dernier livre. Il porte principalement sur les statistiques réelles — prétend-il — concernant l’immigration, dans tous les domaines. Le nombre réel d’immigrés de première ou deuxième génération. Le nombre réel (ou supposé) de ces mêmes immigrés dans les prisons françaises, et leur rapport à la délinquance — comme s’il n’y avait aucune délinquance « française de souche »… Et même le QI de ces mêmes populations, qui serait assez nettement inférieur à celui des Européens. Comme si le sous-développement économique n’était pas la cause première du sous-développement intellectuel : Edwy Plenel, ce phare de la pensée contemporaine, avait évoqué un article sur « l’enfance misérable des frères Kouachi » — « à lire impérativement pour se ressaisir ».

Comment lui donner tort ? Classes miséreuses, classes dangereuses. La faute aux nantis.

Sans oublier le traumatisme collectif, hérité des générations ancestrales, de la traite atlantique.

Fahrenheit 451

Etant entendu qu’il n’y en a jamais eu d’autre, et que Pétré-Grenouilleau, qui a si fort insisté sur la traite sub-saharienne dans son ouvrage sur les Traites négrières (2003), est un raciste mal déguisé… Le collectif DOM (association mémorielle des Antillais, Guyanais, Réunionnais) a fini par retirer sa plainte contre lui — mais a gagné contre Nutrimaine, la société propriétaire du slogan « Y’a bon Banania ». Ce n’était que justice, ce slogan fleurait bon le colonialisme, le protectionnisme, et l’esclavagisme. Bref, le racisme, comme le lui a si bien reproché Claude Ribbe. C’est un ancien normalien, agrégé de philosophie, il doit savoir ce qu’il dit quand même…

Obertone a dû boire du Banania dans son enfance. Sinon, il ne fournirait pas des arguments chiffrés aux théoriciens — que le diable les patafiole ! — du Grand Remplacement, et autres lecteurs du Camp des saints, ce livre abominable qui racontait — en 1973 — le débarquement sur les côtes varoises d’un million d’immigrés colorés. Quelle horreur.

Je comprends mieux que la presse tombe comme un seul homme sur le dernier ouvrage de Stephen Smith, La ruée vers l’Europe : La jeune Afrique en route pour le Vieux Continent. Disqualifié !

Heureusement qu’il y a Libé

Les statistiques citées par Obertone sont contresignées INSEE ou INED, certes, mais chacun sait, comme l’a encore répété Finkielkraut récemment, que « la sociologie n’est plus la science de la société, mais la science du déni de ce qui s’y passe, statistiques à l’appui. »

Heureusement que Libé est venu remettre de l’ordre dans ce livre épouvantable, en expliquant que non, la France ne cache pas le nombre des enfants et petits enfants d’immigrés. Résumons pour ceux qui répugnent à activer les liens hypertexte : en 2011, environ 30% des moins de 60 ans étaient immigrés, enfants d’immigrés ou petits-enfants d’immigrés. Michèle Tribalat, qui s’est fait une spécialité de ces études démographiques, estimait déjà cette proportion à 25% de la population en 1986 — soit grosso modo 14 millions d’habitants de l’Hexagone. En 2011, les chiffres avaient lentement mais sûrement enflé : pensez donc, étaient arrivés en France 59 000 Polonais et 78 000 Allemands. Sans compter plusieurs…

>>> Lisez la suite de l’article sur le blog de Jean-Paul Brighelli <<<

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Normalien et agrégé de lettres, Jean-Paul Brighelli a parcouru l'essentiel du paysage éducatif français, du collège à l'université. Il anime le blog "Bonnet d'âne" hébergé par Causeur.

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