Transition énergétique. « Sobriété », « écologie à la française »: les dirigeants politiques progressistes aux responsabilités jouent les équilibristes, entre effort à demander aux classes populaires françaises paupérisées, et peur d’une nouvelle bronca façon gilets jaunes ou arrivée au pouvoir des « populistes ».
J’aime la bagnole
Les incendiaires pensent à gauche mais n’aiment pas le peuple. Mardi, dans Le Parisien, François Gemenne, co-auteur du 6 ème rapport du groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat (Giec), a plaidé pour « vraiment revoir le rapport à la voiture individuelle des Français », sans égard pour la classe moyenne de la France périphérique, pour qui la « bagnole » est un outil de travail indispensable.
Commentant le chèque de 100 euros par an que le gouvernement envisage de distribuer aux plus fragiles économiquement, ce bel esprit (qui traita Marion Maréchal de « pin up » puis de « charognarde » pour s’être rendue à Lampedusa) a surtout vu dans cette annonce « un petit côté populiste ». Gemenne, dans sa caricature élitiste, fait partie de ces pyromanes qui attisent la colère populaire. Il illustre ces idéologues pour qui la lutte contre le réchauffement doit passer par la mise au pas de la classe laborieuse. C’est Jean Jouzel, grand inspirateur du Giec et de ses croyances, qui déclarait l’autre jour : « Le capitalisme est incompatible avec la lutte contre le réchauffement climatique ». Voici donc des « progressistes » qui font porter sur les plus paupérisés les exigences de la transition énergétique. « Nous devons être la première économie européenne décarbonnée en 2040 », s’enorgueillit, ce mercredi, Bruno Le Maire dans Le Parisien. Or, qui peut penser que les ruraux ont les moyens de s’acheter une voiture électrique ou de changer de chaudière ? La France contribue pour moins de 1% à l’émission de gaz à effet de serre. Ses efforts seront anecdotiques à l’échelle mondiale. C’est pourquoi les braises des gilets jaunes ne demandent qu’à se rallumer.
LR inquiet
En réalité, la gauche idéologue et méprisante démontre une fois de plus qu’elle a rompu avec le peuple ordinaire et son quotidien ardu. Cette caste prétendument éclairée n’est plus dans la vie réelle. Ses certitudes sur la responsabilité de l’homme et du capitalisme dans le réchauffement, qui ne tolèrent aucune contestation, amènent à accentuer une déshumanisation de la société soumise aux seuls théorèmes des dirigeants et des embrigadés.
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La crise sanitaire avait déjà montré comment la peur du Covid avait été instrumentalisée par l’État hygiéniste pour infantiliser les gens et leur faire admettre des contraintes totalement absurdes, y compris contre des enfants (masque, non contact, confinement, etc.) qui en portent aujourd’hui de graves traumatismes (1). La peur du réchauffement procède de ce même processus d’essence totalitaire, qui ignore le vivant au profit de dogmes imposés par une technocratie glacée. Dans tous ces cas, l’humain n’est plus qu’un encombrant mis sous surveillance collective. Bruno Retailleau (LR) a raison de dire, ce mercredi sur Europe 1 : « La France est en train de tomber (…) On est à la veille d’insurrections électorales graves ».
Sauf que ces possibles révoltes démocratiques n’ont pas à être dramatisées s’il s’agit de replacer l’homme réel au centre de la politique.
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NB : L’épuration ethnique que subissent les Chrétiens du Haut-Karabagh, avec la complicité de la Turquie islamisée et dans l’indifférence de l’Occident, est une autre forme de déshumanisation insupportable. À ceux que le sort de l’Arménie importe, je signale l’initiative de L’Oeuvre d’Orient qui invite à un rassemblement ce jeudi sur le parvis du Trocadéro à 18h.
(1) Marie-Estelle Dupont, Etre parents en temps de crise, Editions Trédaniel
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