À Lesbos, les 80 000 habitants grecs acceptent de plus en plus difficilement la présence quotidienne de 27 000 migrants. Le projet de création d’un nouveau camp de migrants sur un site protégé aggrave les tensions et menace l’environnement. Les îles grecques de Lesbos, Chios et Samos mènent ce mercredi une grève générale pour protester. Reportage.
Ils se sentent trahis. En juillet, comme dans nombre de circonscriptions, les habitants de Lesbos ont massivement voté pour la Nouvelle Démocratie [tooltips content= »Nouvelle Démocratie : parti de centre droit du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis. »](1)[/tooltips]. Pour eux, la cause était entendue : il fallait se débarrasser de Tsipras et de son parti, Syriza, qui avaient si mal fait face à l’invasion migratoire [tooltips content= »Pour mémoire, en 2015, un million de réfugiés et de migrants ont transité par Lesbos. »](2)[/tooltips] qui ravage Lesbos depuis l’été 2015 et avaient scandaleusement abandonné Lesbos à la gestion calamiteuse des ONG et des GO de Frontex avec la bénédiction de l’Union européenne. Le résultat des élections a fait espérer à la population que ses souffrances – totalement occultées, voire moquées, par la bien-pensance européenne, uniquement préoccupée par le sort des migrants – seraient prises en compte. Cet espoir a été douché fin décembre par l’annonce des mesures que le nouveau pouvoir grec se propose d’appliquer.
A priori, le projet du gouvernement Mitsotakis paraît aller dans le bon sens. Toutefois, une étude un peu attentive de son contenu permet de comprendre la colère qui gronde chez les insulaires.
