La haine au nom de la tolérance, l’apartheid au nom de l’antiracisme, la détestation des hommes au nom de l’égalité des sexes : le progressisme est passé maître dans l’art de l’oxymore. Et bien sûr, il ne voit aucun rapport entre l’islam et les meurtres commis en son nom. Dans ce monde magique, mieux vaut ne pas être buraliste, homme blanc, hétérosexuel ou rouler au diesel.
Il faut désormais une bonne dose de vanité pour débattre avec la frange extrême du progressisme, ces néofascistes de la tolérance. Tenter d’argumenter à l’encontre de leurs convictions paraît les persuader, au contraire, de la pertinence de celles-ci – nier par exemple l’existence d’un racisme systémique constitue à leurs yeux une preuve éclatante de la réalité de cette quatrième dimension du racisme. L’ensemble de leurs thèses forment ainsi un authentique garrot : discuter avec des progressistes revient à s’étrangler, de rage certes, mais également à suffoquer jusqu’à reductio ad moustache et mèche. Autant essayer de persuader un adorateur de Krishna que ce dernier peut (au mieux) s’esclaffer en observant ses fidèles. S’il y a un dieu des progressistes, lui aussi passe de sacrés bons moments, à n’en pas douter.
Alors, faisons comme ces divinités, et tant qu’il nous reste un souffle, rions aux éclats devant les inepties que le wokisme nous inflige. Surenchère permanente, sophismes indigents, mensonges éhontés, le progressisme a des allures de lancer de deux poids, deux mesures catégorie olympique. Soucieux en théorie de protéger toutes les victimes de la moindre souffrance – un projet en soi dément et totalitaire –, il n’est cependant pas très compliqué d’identifier les critères restreints qui permettent de bénéficier de ce statut enviable. Il faut en effet se lever de bonne heure pour trouver un mâle blanc hétérosexuel éligible au rang de victime défendable.
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Le fait divers constitue une bonne entrée en matière pour cet inventaire (qui, exceptionnellement, ne convoquera pas Jacques Prévert). On les connaît ces histoires de bijoutiers ou de buralistes régulièrement cambriolés – la cartouche de clopes à 100 euros, magie des taxes, attire plus les visiteurs nocturnes que le pétrin du boulanger. Au bout de 20 cambriolages et dix années d’insomnies, des vendeurs de Gitanes finissent par s’armer et des drames par survenir. D’un point de
