Les photographes Yves Marchand et Romain Meffre immortalisent partout dans le monde les édifices abandonnés et les quartiers fantômes. Dans Les Ruines de Paris, aidés par l’IA, ils fixent l’avenir d’une capitale désertée en proie à la nature sauvage. Une poésie singulière soulignée par la plume de Nathan Devers.
L’imaginaire de la ruine est confronté, en 2024, à l’épouvantable réalité des apocalypses urbaines. Difficile de poétiser, dans le sillage du peintre Hubert Robert, quand s’offre quotidiennement à nous l’image térébrante de cités réduites à l’état de squelette. Le duo de photographes formé par Yves Marchand et Romain Meffre explore depuis plus de vingt ans la mélancolie de ces désastres sans frontières. Ils se sont fait connaître par leur travail à la chambre, illustrant, dans la tradition technique des grands maîtres, la déréliction de Detroit, cette ancienne capitale étasunienne de l’automobile dont la crise économique de 2008 a signé l’arrêt de mort. Par la suite, passant de l’île fantôme japonaise de Gunkan-Jima à Budapest, Marchand et Meffre ont patiemment documenté nombre de sites désertés ou promis à la démolition, ou encore ces édifices remarquables
