En février dernier, les Chinois affichaient une confiance en béton armé. Certes, l’indice des prix à la consommation avait atteint un inquiétant 2,7% (sur un an), mais restait sous la limite des 3%, fixée par le gouvernement. A l’occasion, Liu Mingkang, le patron de la Commission de régulation bancaire, avait même déclaré « Il ne faut pas craindre l’inflation. L’indice des prix à la consommation et l’indice des prix à la production pourraient croître légèrement [..] mais une inflation plus que modérée est peu vraisemblable ». Il ne croyait pas si bien dire… Au mois de novembre, dix mois plus tard à peine, le même indice avait grimpé à 5,1% (sur un an), atomisant la fameuse barre des 3%, malgré les mesures restrictives prises par le gouvernement chinois.
En regardant de plus près on voit que les plus forts hausses de prix concernent les denrées alimentaires, 11,7% sur un an, ce qui veut dire que l’inflation frappe surtout les plus pauvres. La Chine ne sort donc pas indemne de la « guerre de monnaies » et devrait se pencher sur la politique du yuan bon marché, pilier du modèle économique local, non pas pour faire plaisir à l’Europe ou aux Etats-Unis mais pour assurer sa propre stabilité.
Même si la Chine est loin d’être une démocratie, il n’est jamais bon pour un gouvernement d’avoir à affronter un milliard de mécontents…
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