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Une décision naïve du maire de New-York qui a tout pour plaire à Renaud et Axelle Red!


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D.R.

Les lieux de culte musulmans de New York, aux États-Unis, pourront désormais diffuser le bruyant appel à la prière des muezzins du vendredi midi et durant le Ramadan.


À ce stade, l’annoncer le 11 septembre pour le 22ème anniversaire de la destruction des tours jumelles n’aurait pas été tellement plus explicite ! Sous les applaudissements des islamistes du monde entier (et de leurs alliés et idiots utiles habituels), le maire de New York vient de permettre aux communautés musulmanes de sa ville de faire retentir les appels à la prière du muezzin tous les vendredis, et tous les jours de ramadan pour la rupture du jeûne, sans demander d’autorisation préalable et en s’affranchissant des contraintes légales habituelles sur le niveau sonore à ne pas dépasser. Car se faire entendre ne suffit pas, il faut se faire entendre plus fort que les autres…

Eric Adams, un maire ultra-inclusif

Clientélisme électoral vis-à-vis des 275 mosquées du Grand New York et de leurs fidèles ? Pas seulement. Le maire actuel, Eric Adams, semble avoir une vision résolument communautariste de sa ville – selon lui, son expérience de policier afro-américain lui aurait montré que la sécurité n’est possible que si les communautés s’y impliquent directement, et c’est ainsi qu’il explique sa proximité passée avec le mouvement Nation of Islam de Louis Farrakhan, notoirement raciste et antisémite : il n’y aurait vu qu’un service d’ordre efficace pour tenir les quartiers « sensibles ». Si c’est vrai, c’est d’une naïveté confondante.

« Nous voulons que nos frères et sœurs de confession musulmane sachent qu’ils sont libres de vivre leur foi à New York, car désormais en vertu de la loi nous serons tous traités de la même manière. » a-t-il déclaré. Intéressante affirmation, et confusion révélatrice : « nous serons tous traités de la même manière », vraiment ? Je doute que dans l’Amérique de l’après #MeToo une idéologie autre que l’islam qui enseignerait au sujet des femmes ce qu’enseigne la sourate n°4 serait autorisée à diffuser sa publicité dans toute la ville de New York.

Privilège non blanc

Mais l’islam bénéficie d’un privilège exorbitant : partout en Occident les progressistes ferment les yeux sur la réalité de son idéologie, de ses enseignements, et de ce à quoi il conduit le monde musulman. Partout, on fait comme si l’islam n’était qu’une sorte de christianisme exotique, de surcroît innocent de tous les crimes commis au fil des siècles par le christianisme – mais n’ayant évidemment lui-même commis aucun crime, pas d’amalgame, c’est pas ça l’islam, et prétendre juger les actes des musulmans avec les mêmes exigences morales que les actes des chrétiens serait de l’ethnocentrisme, du néo-colonialisme, et une marque de suprémacisme blanc, entre autres horreurs inexpiables.

La Ligue Islamique Mondiale peut donc se féliciter de la décision de la ville de New York et poursuivre sa campagne publicitaire visant à se présenter comme à la pointe de la coexistence pacifique entre communautés, sans que personne ne songe à lui demander pourquoi on peut entendre des muezzins à New York, mais pas de cloches d’églises à Riyad. L’Arabie Saoudite peut condamner un homme à mort pour quelques tweets – et surtout pour faire pression sur certains membres de sa famille, opposants au régime exilés – tout en recevant les hommages de dirigeants occidentaux par ailleurs très prompts à pousser des cris d’orfraie sous n’importe quel prétexte contre des pays comme la Hongrie ou la Pologne. Et bien sûr, autre exemple d’actualité, la gauche française hurle massivement à l’islamophobie au sujet de l’interdiction de l’abaya, qui n’est pas un vêtement musulman mais dont l’interdiction stigmatise les musulmans… N’essayez surtout pas de trouver la moindre logique dans les slogans de la Nupes, ils ne sont que l’habillage de leur haine de notre histoire et de notre identité. Pour être justes, notons que ceux qui soutiennent l’interdiction de ce vêtement ne font pas forcément mieux, en brandissant la laïcité devant les vagues montantes de l’islamisation comme ils brandiraient une gousse d’ail devant une horde de vampires. Le problème de l’islam (du moins de l’islam orthodoxe) n’est pas qu’il soit religieux, mais qu’il œuvre à un projet de société radicalement contraire aux fondements anthropologiques et philosophiques de notre civilisation, et à tout ce qu’un minimum de décence impose en termes de sens moral – si vous en doutez, lisez la sourate 4 et la sourate 9, et rappelez-vous que pour les quatre courants orthodoxes du sunnisme ces textes sont la parole divine « dictée, éternelle et incréée », présentée aux fidèles comme la source normative suprême à laquelle ils doivent se référer pour guider leurs vies. La promotion d’une idéologie qui enseignerait la même chose en se réclamant d’un projet politique plutôt que religieux, du même texte conçu par un penseur humain plutôt que dicté par un « dieu », n’aurait pas davantage sa place dans nos établissements scolaires.

Privilège islamique, dont les islamistes usent à l’envi, et pourquoi s’en priveraient-ils ? L’expansion conquérante de l’islamisme ne peut pourtant s’arrêter que si le reste du monde y met un coup d’arrêt.




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Haut fonctionnaire, polytechnicien. Sécurité, anti-terrorisme, sciences des religions. Dernière publicatrion : "Refuser l'arbitraire: Qu'avons-nous encore à défendre ? Et sommes-nous prêts à ce que nos enfants livrent bataille pour le défendre ?" (FYP éditions, 2023)

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