A peine terminés, les Jeux olympiques sont oubliés par les médias français – malgré le triomphe en handball – au profit de Sa Majesté le football
Alors qu’hier les Jeux de Tokyo 2O2O (sic) se sont achevés (il reste les Jeux Paralympiques à la fin du mois), et que s’ouvre la période « Paris 2O24 », quel plaisir d’ouvrir le « quotidien du sport » ce matin. Plaisir doublé d’une interrogation : quelle sera LA photo retenue pour ainsi boucler la boucle, et lancer la suite ?
Car entre la flamme qui s’éteint, le drapeau remis à notre pays ou nos ultimes médaillées d’or, il y avait le choix. Un choix cornélien pour la photo, certes, et toujours capital pour un journal où elle occupe une part si importante. Mais au moins, la ligne éditoriale était évidente : cela ne pouvait être que les JO en Une. Eh bien, détrompez-vous ! Nos si brillantes handballeuses, ultime « or » de la France ? Un simple bandeau.
Les Jeux ? Eh bien une photo de la Tour Eiffel avec la patrouille de France que l’on devine à peine derrière le visage d’un sportif de haut niveau… qui aura brillé à Tokyo ? Chiche. Clarisse notre porte-drapeau ? Le malheureux Saïd Ait-Saïd ? Pourquoi pas la star des JO, l’Américain Caeleb Dressel ? Non, vous n’y êtes pas. Ce sera, vous vous en doutez, un footeux… L’argentin Messi, annoncé au PSG, aura ainsi occulté les Jeux de Tokyo mais aussi de Paris, en plein lendemain de clôture des Jeux de Tokyo, lendemain de titre en Hand.
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Il fallait quand-même le faire, non ?
Et pour ajouter l’insulte à l’affront, en totale cohérence avec sa Une pour le coup, L’Equipe, le fameux « quotidien de référence du sport », aura traité l’info Messi lors des 11 premières pages ! Nos pauvres Leynaud, Darleux, Foppa et cie se retrouvant en page 22… la transition Tokyo/Paris en page 34…
Comble de l’ironie, le journal Le Parisien, quotidien généraliste mais à la très forte rédaction sports, et pour le coup organe quasi officiel du PSG, mettra, lui, l’arrivée de Messi en bandeau et ouvrira son journal et sa Une aux JO…
Alors, quand on est LE titre de sport, référence mondiale et qui plus est au pays des Jeux Olympiques modernes, n’est-ce pas une lourde faute professionnelle de préférer traiter un énième éventuel « transfert du siècle » (sic) plutôt que de rendre compte de la fin des Jeux, de l’ouverture de l’olympiade parisienne, ou de l’ultime médaille d’or de la délégation française ?
Ce n’est pas non plus comme si le football en général et le PSG en particulier n’avaient pas souvent les honneurs de la Une, non ?
Allez, la fin du mercato foot va coïncider avec les Jeux Paralympiques, on en frétille d’avance…
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