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Les intermédiaires économiques, une famille trop nombreuse

Le billet de Sophie de Menthon...


Les intermédiaires économiques, une famille trop nombreuse
Sophie de Menthon © IBO/SIPA

Un nouveau genre de métier fait florès : celui d’entremetteur, ou dit plus noblement, d’intermédiaire. Autrefois, cela s’appelait « des mères maquerelles »… On en trouve dans des tas de secteurs dont le plus célèbre à nos jours et le plus connu des contribuables se nomme « le secteur énergie »… Mais il y en a d’autres ; il y aura, selon notre chroniqueuse, «  des fromages » pour tout et tout le monde ! 


La France, il est vrai, en est grandement pourvue

L’économie française, actuellement, peut se résumer dans certains secteurs en « fromages » que l’on se répartit. En d’autres termes, il y a un grand nombre d’intermédiaires dans différentes professions dont c’est devenu le métier et qui font peser un coût supplémentaire à tous les usagers sans véritable apport, et ce dans certains secteurs aussi divers que l’énergie, la médecine ou les conseils en tous genres qui permettent de pallier à l’inextricable complexité.

En gare, il y a aussi des arrêts… maladie

C’est ainsi, par exemple, que pour pallier à une lacune médicale dans nos régions, y compris dans la capitale, on a instauré la téléconsultation. C’est à priori judicieux, sauf que cela représente une sorte de nouvel intermédiaire avant de consulter un médecin qui vous ausculte de façon traditionnelle et que, bien plus ennuyeux, c’est devenu une filière pour obtenir des arrêts de travail pour la modique somme de 23 euros (remboursés par la sécurité sociale), service dorénavant accessible dans les gares ! Fromage pour certains médecins ? 6 minutes en ligne et 3 questions, fromage pour obtenir un congé maladie qui porte bien son nom. 

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Si tu continues… je m’arrête !

Au passage, on remarquera que cela entretient le nouveau rapport de force avec le patron, pour continuer à favoriser la décroissance et travailler moins, toutes choses entretenues par les tenants du droit à la paresse et les moralisateurs du nouveau rapport au travail ! Comme par hasard, les arrêts de travail ont augmenté de 20 % et Bercy s’inquiète : ça coûte cher à l’État, à la sécurité sociale, à la croissance, aux entreprises… Et, au bout du compte, ce seront les patrons qui paieront. Quiconque au pouvoir, avec un peu de bons sens et de bonne volonté pour combattre le problème à la source, aurait compris qu’on pouvait peut-être interroger, d’abord, le corps médical sur les fameux arrêts de complaisance (dénommés comme tels). Arrêts qui, par ailleurs, finissent par enlever de l’autorité aux encadrants qui ne peuvent plus « contrarier » un collaborateur sous peine de le voir obtenir rapidement le sésame magique : «  Ne dites rien, il va se mettre en arrêt maladie ! » préviennent les DRH. Précisons qu’il est courant, en cas de conflit avec un salarié, de voir des arrêts de travail de plusieurs mois… Ainsi, on crée des semblants de solutions à des problèmes dont on ne veut pas diagnostiquer la cause. Qui a demandé au conseil de l’ordre, au syndicat des médecins d’agir sur cette augmentation et ses raisons ? Est-ce que parce que les médecins sont mal payés ? Est-ce une vengeance ? La peur que le client se rebelle ? La demande des stressés et des mécontents ?  La peur du médecin de passer à côté de quelque chose ? Le Ministre de la Santé n’est pas concerné. Le ministre de l’Emploi non plus. La Première Ministre a autre chose à faire et tout ça évidemment atterrit à Bercy, sur le bureau de Gabriel Attal qui fait comme il peut pour équilibrer des finances en désordre.

Les arnaqueurs de lumière et leurs copains pédagogiques

Parmi les intermédiaires (souvent arnaqueurs des entreprises) nous trouvons également les revendeurs d’électricité : les fameux fournisseurs qui ne servent à rien, mais sont des courtisans soutenus par l’ARENH (Accès régulé à l’énergie nucléaire historique), qui prennent des commissions injustifiées, lesquelles ont un impact énorme sur le budget des entreprises et contribuent grandement au coût de l’énergie. Qui réfléchit à supprimer ces intermédiaires et vite ?  

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Le terme même d’intermédiaire désigne celui qui tire son profit du commerce sur autrui. Impossible aujourd’hui d’obtenir un crédit d’impôt sans passer par un intermédiaire (avec prélèvement au passage). Et comme il est devenu extrêmement difficile de comprendre les formulaires et autres documents adjoints sans l’aide de professionnels, la complexité bureaucratique se révèle une source de profits pour d’anciens agents administratifs qui ont fait leur métier de traduire ce que leurs successeurs ont pondu comme textes absolument incompréhensibles pour un citoyen normalement constitué ; énarque et polytechnicien inclus ! Ainsi est née une nouvelle sorte de diplôme, celui de fonctionnaire intermédiaire !

Qu’est-ce que tu veux faire plus tard  ? Diagnostiqueur !

Une nouveauté qui promet : le futur diagnostic de performance énergétique collectif (DPE), loi « climat et résilience », sera obligatoire sous peu. Mais pas d’inquiétude, l’État subventionne le prix du diagnostic. Une nouvelle aubaine pour la profession lucrative de diagnostiqueur (intermédiaire) sans compter les sites payants et la profession (intermédiaire) de ceux qui aident à obtenir les aides (sic).

Les coûts s’ajoutent les uns aux autres : normes, complexité, décrets, entraînant des effets d’aubaine et des… intermédiaires. Citons le Code de l’environnement qui enthousiasme nos jeunes et les incompétents, et qui a augmenté de 650 % ces dernières années, mettant ainsi des barrières à l’entrée de tout. Qui faudra-t-il payer pour sortir de ce dédale galopant ?

Les intermédiaires et autres entremetteurs n’en finissent pas d’enfler comme des baudruches ! La véritable inflation est là, plus dangereuse encore que la vraie. 



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Chef d'entreprise, présidente du mouvement ETHIC.

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