Les images des massacres commis par le Hamas ont ravivé chez certains le souvenir des atrocités nazies. Pour d’autres, elles n’ont pas empêché de crier à la manipulation israélienne. Il est cependant nécessaire de les diffuser, car il y a pire que le déni : c’est l’oubli.
Lorsque j’étais enfant, ma mère m’a emmené voir deux films. Un sur le massacre d’Oradour-sur-Glane, un autre sur la libération des camps d’extermination nazis. Les images étaient d’autant plus fortes qu’à l’époque l’image était rare. La télévision balbutiait. Nous n’avions pas, d’ailleurs, de poste de télé à la maison. Au retour, pour tout commentaire, ma mère m’a dit : « Il fallait que tu voies ces horreurs parce que toi et les générations à venir n’aurez plus jamais à connaître de telles choses, et j’espère que de les avoir vues t’aidera à ne pas oublier qu’elles ont existé pour de bon, pour de vrai. »
Je ne doutais pas qu’elle dît vrai. Comment serait-il possible en effet, et seulement imaginable, qu’on ait un jour à lever de nouveau les yeux sur tant de barbarie, d’inhumanité. Les images de ces décharnés d’outre-tombe, au regard immense, démesuré, qui semblait avoir vu ce qui ne se voit pas, ne nous ont sans doute jamais quittés. En tout cas, moi elles ne m’ont jamais quitté. Alors nous avons vécu,
