Dans « Les Heures sombres », Gary Oldman interprète un Winston Churchill trop « patriotique » au goût du Monde et de Télérama.
« Un film que n’aiment ni le Monde ni Télérama a toutes les chances d’être bon », me suis-je dit en entrant au cinéma pour voir le biopic, comme on dit in french in the text, que Joe Wright vient de consacrer au Winston Churchill de mai 1940. Oh comme j’avais raison !
Je ne vais pas vous le résumer : c’est comme les tragédies classiques, on connaît la fin en entrant dans la salle, Churchill ralliera l’Angleterre à sa vision et sauvera les 350 000 soldats britanniques coincés à Dunkerque — et in fine gagnera la guerre contre le « peintre en bâtiments ». Non, tout ce qui compte, c’est le traitement.
Télérama et Le Monde n’ont rien voulu comprendre
C’est magnifiquement joué : Gary Oldman a pris trente kilos pour le rôle, un gage pour un Oscar, il ferait bien au passage de nous dire, en fin de film, comment il compte les reperdre, et Kristin Scott Thomas est égale à elle-même, donc à ce qu’il y a de mieux – et la direction d’acteurs dans l’ensemble est époustouflante. C’est magnifiquement filmé – le chef opérateur, Bruno Delbonnel, a merveilleusement rendu cette couleur années 30-40 qu’il y avait déjà dans Genius ou The end of the affair : les Anglais s’y connaissent en atmosphères. Et c’est fort émouvant : la lutte de Churchill pour prouver que le whisky et les havanes fortifient la santé frise le sublime.
Non, je ne vous parlerai pas de ce qui fait le charme, l’intérêt, l’émotion de ce film. Je me suis juste demandé pourquoi Télérama et le Monde n’ont rien voulu comprendre.
« Bêtement patriotique »
« Vision bêtement patriotique et hagiographique de Churchill en sauveur de l’Empire britannique face au péril nazi », dit l’hebdo télé. Comme malgré tout on ne peut suspecter Télérama de sympathies hitlériennes, c’est que « patriotique » est une injure suprême, au tribunal du bon goût des bobos mondialisés. Associer le mot à « hagiographique » permet d’ailleurs de dévaluer tout ce qui se réfère à la patrie. Pour un journal « de gauche » auto-proclamé, il ne saurait y avoir de grands hommes. Seules comptent les masses, bla-bla-bla.
C’est d’ailleurs sur ce point qu’insiste Le Monde, avec les mêmes co-occurrences : « Un spectacle simpliste dont est évacué le…
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