Un film social turc de trois heures et quart durant lesquelles on ne s’ennuie pas. Si si !
L’émérite cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan (né en 1959) s’est fait de longue date une spécialité de fouailler avec une âpre délectation les viscères d’une société prise en étau entre tradition et modernité, appliquant son regard cruel et acéré sur des personnages qui se déchirent souterrainement, le plus souvent à l’écart de la ville, dans les confins rugueux de l’Anatolie où ils vivent leur état comme un exil intérieur. On se souvient de Winter Sleep, Palme d’Or 2014 ou, plus près de nous, du Poirier sauvage, sorti en 2018, deux joyaux dans la lignée d’une filmographie sans scories, et dont la haute exigence appelle chez le spectateur
