L’action des graines du figuier sauvage, le film choc iranien de Mohammad Rassoulof, se déroule en pleine affaire Mahsa Amini.
« Pendant longtemps, j’ai vécu sur une île au sud de l’Iran. Sur cette île, il y a quelques vieux figuiers sauvages dont le nom scientifique est « ficus religiosa ». Le cycle de vie de cet arbre m’a inspiré. Ses graines, contenues dans des déjections d’oiseau, chutent sur d’autres arbres. Elles germent dans les interstices des branches et les racines naissantes poussent vers le sol. De nouvelles branches surgissent et enlacent le tronc de l’arbre hôte jusqu’à l’étrangler. Le figuier sauvage se dresse enfin, libéré de son socle. » Voilà comment Mohammad Rassoulof explique le titre énigmatique de son dernier long métrage, Les graines du figuier sauvage.
Femme, vie, liberté
La métaphore s’éclaire vite. Iman, enquêteur de police tout juste promu juge d’instruction au sein du bienveillant appareil judiciaire de la République islamique d’Iran, partage à Téhéran, avec son épouse Najmeh et ses deux filles étudiantes Rezvan et Sana, un logis à l’ameublement confortable,
