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Les giboulées de mars

Le Maire a des reflets d’argent


Les giboulées de mars
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, Sète, 17 février 2023 © Alain ROBERT/SIPA

Le Classico Macron-Syndicats promet d’être un grand cru. Macron, Martinez et Berger, sur leur dernier mandat, vont jouer le coup à fond. Sur les boulevards va circuler l’odeur de la poudre, pas de l’essence. Avec Le Maire au shaker, le cocktail molotov est cette année au prix du Dom Pérignon rosé. Le billet satirique de Denis Hatchondo.


Le plein “d’indessence”. Rendez-vous est pris pour le 6 mars avec le blocage des raffineries, préambule indispensable avant la mise à l’arrêt du pays. On n’a pas fini de réentendre parler des profits insensés faits par Total. Des profits dus à la crise, à la guerre et non à un forage miraculeux ou au flair de son patron, Patrick Pouyanné. Le PDG de Total incarne le mépris décomplexé des nababs du CAC40 pour le monde du travail. Plus personne n’ignore sa fiche de paie. Il a même versé deux litres de larmes, par rapport à ses homologues de l’OPEP son salaire est digne d’un porteur de jerricane. Son spleen de crocodile bouleverse Le Maire, qui persiste à lui faire le plein et le pare-brise. Quand ses ouvriers ne lui lâchent pas la pompe, il fait fuiter leurs salaires pour les siphonner dans l’opinion. Il omet juste de faire savoir qu’à force de s’envoyer du kérosène dans la narine, leur espérance de vie est inférieure 6 et 7 ans aux cadres de l’entreprise. 

Le Maire, le pompiste franchisé. Il faut voir sa tête de carbu encrassé quand il est question de taxer les superprofits. C’est limite suspect son acharnement à ne pas prendre le flouze alors qu’il a la cuve à sec. Il se voit beau comme un camion-citerne en 2027. Il en oublie son score ridicule à la primaire de 2012. Mais à quoi carbure Houellebecq pour voir Le Maire en héron cendré balzacien ? Autant voir Dupont-Aignan déchiré à l’opium Excellium, une créole à chaque oreille, une Viet dans chaque bras, avant une roulette russe dans un bouge de Hanoï.

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Macron au balcon, Mars au tison. Tous les corps de métier sont à l’os. Pas un secteur n’échappe à la crise. Si la rue s’enflamme, il n’est même pas sûr que la police fasse le job. Elle a la matraque molle. Macron n’a plus rien pour se planquer. Il ne peut plus jouer sur le Covid, la guerre et ses coups de fil diplomatiques. Sa partie de cache-cache avec les électeurs lui a évité une campagne présidentielle. C’est d’ailleurs cette campagne squeezée qui s’invite aujourd’hui au cœur du mandat. Si l’opinion reste favorable aux blocages quand le pays sera à l’arrêt, une surenchère au niveau des revendications est à prévoir. Pour solde de tous comptes. À ce moment-là tout peut arriver. 

Mélenchon idiot utile de Macron. Seul Mélenchon peut dynamiter ce scénario en brisant l’harmonie et la cohésion du mouvement. Il a bordélisé le passage de la réforme à l’Assemblée. Laissant LFI en slip kangourou et la Nup’s en caleçon. Les syndicats demandaient à la Nup’s de retirer ses amendements afin que les députés, placés devant leur responsabilité, puissent voter l’article 7, celui qui met deux ans fermes aux futurs retraités. Les cocos, les socialos et les Verts se sont exécutés. La moitié de LFI s’apprêtait à le faire. Méluche a piqué sa crise dans le mégaphone et ses ouailles se sont rangées à son injonction. Les grévistes l’appellent à rester discret, mais il ne cesse de vampiriser le rendez-vous du 7 mars, pronostiquant le Grand Soir, la Lutte Finale, la Révolution. Plus le thé à la menthe et la chicha obligatoires ! Il terrorise, quand Martinez rassure. Ce qui n’est pas un mince exploit. Bref, seul Méluche et sa grande gueule peuvent sortir le président du pétrin. Une grève générale pourrait pousser Macron à la démission, un stratagème qui préserve une chance pour un retour futur…

Ok il se casse mais il fait quoi? Il se prend un bar-tabac avec Brigitte. Oui, mais où? Pas à Amiens, c’est Ruffin le parrain, il va les mettre à l’amende. Dans les Pyrénées, pour se rapprocher de mamie? Mouais, Lassalle sera tous les soirs au comptoir, à s’envoyer des 102 en matant Bridget à la caisse. Mais s’il paye sans laisser un clou ça peut le faire.



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