Pas besoin d’être prévisionniste pour savoir où je serai ce soir : au Divan du Monde, of course, pour voir les Fleshtones !
Pour aller vite, on dira que les Fleshtones sont la preuve que le rock est mort, mais que c’est la plus vivante des musiques mortes. De fait, ces garçons jouent un rock à réveiller les morts.
Que le rock soit mort, c’est pas un scoop pour Pete Zaremba et sa bande : dès leurs débuts newyorkais circa 1976, l’année bénie où le rock n’roll redescendit sur Terre, les Fleshtones pratiquaient un genre officiellement enterré dix ans plus tôt, le garage rock.
De tous les groupes de la vraie punk explosion (celle des USA, donc, pas celle des marionnettes de Malcolm McLaren et autres fashion victims sous blister de Londres) , c’est le seul à s’être maintenu sans se séparer, se reformer et se reséparer/rereformer au gré des modes, de MTV, et des intronisations au grotesque Rock n’ roll Hall of Fame. Les seuls aussi à n’avoir pas payé un tribut trop lourd aux temps mauvais, qui ont ôté à notre affection Johnny Thunders, les Ramones ou Mink deVille. L’invariance, ça paye, sur ce point là au moins, Bordiga avait raison.
Très plaisamment, l’excellent DVD qui leur a été consacré par Goeffray Barbier pour Cold Cuts Productions est intitulé Pardon us for living but the graveyard is full : Pardonnez-nous d’être encore vivants, mais le cimetière était plein…
A tout à l’heure, donc !
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