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Les États-Unis échappent de peu à un apartheid sanitaire

Un accès aux traitements différencié selon sa carnation?


Les États-Unis échappent de peu à un apartheid sanitaire
L'essayiste Coleman Hughes (image d'archive) a protesté contre le projet de la FDA © Hannah Gaber-USA TODAY NETWORK/S/SIPA

La FDA (Food and Drug Administration) souhaitait prioriser l’accès aux traitements contre le Covid aux non-Blancs


La couleur de la peau doit-elle être prise en compte pour l’accès aux traitements contre le Covid ? 

Les médicaments en question n’étant disponibles que dans des quantités insuffisantes pour traiter tous les patients, l’Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux a publié en décembre des lignes directrices sur les critères permettant de prioriser l’accès aux traitements. 

Les non-Blancs plus durement touchés par la pandémie

En plus des facteurs à risque, comme l’âge, l’obésité, la grossesse et les comorbidités, l’ethnicité du patient devrait être prise en compte et la préférence accordée aux Noirs, aux indigènes et aux personnes de couleur (BIPOC – « Blacks, Indigenous, and People of Color », selon le jargon). L’Agence se justifie en affirmant que les non-Blancs et les Hispaniques sont, en moyenne, en moins bonne santé que les Blancs et plus durement touchés par la pandémie, une situation qui s’expliquerait par les inégalités en matière d’accès aux soins. Les services de santé de l’État et de la ville de New York, entre autres, ont adopté les critères préconisés. Le 11 janvier, l’un des deux sénateurs de Floride, Marco Rubio, candidat à la nomination présidentielle des Républicains en 2016, a écrit à la commissaire intérimaire de l’agence lui demandant de réviser les lignes directrices. Il fonde sa requête sur deux arguments : l’ethnicité ne représente pas une condition médicale ; si les non-Blancs sont plus sujets à des comorbidités que les Blancs, ce fait sera déjà pris en compte si on priorise les personnes ayant des comorbidités. 

Un changement de cap n’a pas tardé. Des prestataires de soins dans l’État de Minnesota qui avaient initialement adopté les critères, ont fait volte-face. Sur Twitter, Coleman Hughes, intellectuel noir très critique envers le mouvement BLM, a pointé dans les critères un racisme antiblanc : « L’innocente idée selon laquelle “le racisme est le préjudice associé au pouvoir” (et donc que les Blancs ne peuvent pas souffrir de racisme) ne paraît pas si innocente que ça. »




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Enseignant, auteur du roman "Grossophobie" (Éditions Ovadia, 2022).

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