La loi d’accélération et de la simplification de l’action publique devrait permettre l’essor de l’éolien « offshore » (en mer). Pour nos élites, il s’agit d’entraver l’État de droit pour imposer leur projet, alors que l’éolien en mer est loin de faire consensus.
L’éolien a le vent en poupe ! Et tout est bon pour accélérer les constructions de parcs éoliens. Les quelque 8 000 éoliennes terrestres – 20 000 d’ici 2028 – ne seront bientôt plus les seules à enlaidir les paysages français. Ces dernières années, les thuriféraires de l’éolien se sont évertués à forcer la main aux pouvoirs publics afin de faciliter les procédures d’autorisation de l’éolien « offshore » (en mer) posé. La loi d’accélération et de simplification de l’action publique (ASAP), adoptée définitivement par l’Assemblée nationale le 28 octobre dernier, prévoit de retirer à la cour administrative d’appel de Nantes sa compétence pour connaître des recours dirigés contre l’installation de parcs éoliens offshore. Seul le Conseil d’État sera dorénavant compétent pour juger lui-même ce litige. Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a défendu cette restriction du droit au recours : « Ce qu’on souhaite tous, c’est ne pas passer notre vie avec des procédures qui sont beaucoup trop longues. » L’État de droit, invoqué constamment par nos élites, devient un boulet lorsqu’il entrave leurs projets.
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Une aubaine pour les grands groupes industriels
Le 14 janvier 2020, à Pau, Emmanuel Macron avait pourtant affirmé : « Le consensus sur l’éolien est en train de nettement s’affaiblir dans notre pays. » À la suite de cette déclaration, Causeur avait d’ailleurs lancé une pétition (à retrouver sur change.org) appelant à mettre fin à la prolifération des éoliennes. Une fois de plus, le président de la République s’est payé de mots et a abandonné sans vergogne le bien commun, permettant aux grands groupes industriels de s’engouffrer sur un nouveau marché. Les pêcheurs français, déjà menacés par le Brexit, n’avaient pas besoin de ça…