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Les dieux et les vitamines

Le billet du vaurien


Les dieux et les vitamines
Jon Ferguson Photo: D.R.

Le billet du vaurien


Jon Ferguson est un mormon et une gloire du basket américain. Peut-être se souviendra-t-on de lui pour ces deux raisons, alors qu’ il a abandonné la foi de son enfance à vingt ans et renoncé au basket depuis des décennies. Il s’est installé à Morges au bord du lac Léman où il écrit des romans et des ouvrages de philosophie dans la ligne de Nietzsche. 

Questions lausannoises

Lors de la soirée que nous avons passée ensemble au Lausanne-Palace, il a posé la question suivante : de quoi auraient eu l’air les écrits de Nietzsche si Lou Salomé et lui avaient été fous amoureux l’un de l’autre ? Est-ce que la naissance de l’amour aurait remplacé la mort de Dieu ? Probablement. Et cela n’aurait plus eu aucune importance que Dieu eût été mort ou vif.

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Comme nous dînions dans la brasserie du Lausanne – Palace, il nous a fait remarquer que les Grecs ne savaient pas ce qu’étaient les vitamines, mais qu’ils adoraient les dieux. Aujourd’hui, nous ne savons pas ce sont les dieux, mais nous adorons les vitamines. Quelle sera la situation dans deux mille ans ? L’homme aura-t-il dépassé les dieux et les vitamines ?

Nous nous sommes également demandés si le nombre d’orgasmes que nous pouvons atteindre dans un hôtel est inversement proportionnel au nombre d’étoiles attribuées à l’établissement ? Serait-ce vrai pour tout dans la vie ?

A la recherche de lecteurs

Ces questions paradoxales émaillent le livre de Jon Ferguson : Ouvrir la fenêtre dans lequel je furète, surpris qu’il n’ait pas encore trouvé des lecteurs qui apprécient sa forme d’humour. Parfois, il se sent seul. Alors il remercie Dieu pour chaque appel téléphonique indésirable. Il note également que ces dernières années ont été une lutte afin d’éviter de devenir fou. Y a-t-il plus noble cause pour partir en guerre ?

Et, pour conclure, nous sommes revenus à Cioran qui est bien l’un des premiers penseurs occidentaux à avoir érigé un simple choix  diététique en un véritable dilemme philosophique. Son « To be or not to be » se résumait pour lui en « Des légumes à l’eau ou la mort. »

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