Avant d’être déportés, les enfants de la colonie d’Izieu préparaient une projection à la lanterne magique. Ils avaient écrit un conte et commencé à l’illustrer. Soixante dix-neuf ans après la mort tragique de ces jeunes pensionnaires, leurs dessins retrouvés et complétés ont été montés en film d’animation. Reportage à la Maison d’Izieu.
Lyon, 6 avril 1944. À la veille du week-end pascal, Klaus Barbie délaisse la chasse aux œufs et part avec quelques camarades SS jusqu’à une charmante bourgade de moyenne montagne, Izieu. Là, il met la main sur 44 gamins, 44 enfants juifs âgés de 5 à 17 ans, même pas cachés, simplement mis à l’abri, assez loin des tumultes de la guerre. En fait, pas assez loin…
Soixante-dix-neuf ans plus tard, Izieu reste un endroit difficile à atteindre. Au sortir de Lyon, jusqu’au passage du Rhône, les ronds-points s’enchaînent dans une zone périurbaine sans fin, puis la départementale grimpe. Le domaine dirigé par Dominique Vidaud comporte trois bâtiments : le musée; son administration nichée sur une hauteur avec son drapeau tricolore et, au bout du chemin, la Maison. La fameuse maison, celle des photos, avec sa fontaine et sa longue terrasse.

Dominique Vidaud est un agrégé de lettres parti enseigner le français aux quatre coins de la francophonie. De retour à Lyon il devient éducateur à la Maison d’Izieu puis, sur concours, son directeur en 2016.
Pour lui, écarter le pathos
